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Après son impressionnante entreprise qu’était Blankets, Craig Thompson revient avec un nouveau roman graphique d’une ampleur gigantesque (670 p.) du nom de Habibi. Cette fois-ci l’auteur ne nous séduit pas avec une autobiographie mais plutôt avec une histoire digne des milles et une nuit qui laisse une fois de plus explorer tout son talent, sa sensibilité et surtout son trait sublime.
Cet incroyable roman graphique est tout simplement un pur chef-d’œuvre. Ayant une structure narrative semblable aux Milles et une nuit, ce récit, très dense et à la fois très limpide, offre
une vision superbe de l’Islam mais également de l’orientalisme. S’inspirant à la fois de trait propre à la culture orientale, Craig Thompson a su, avec brio, insérer des éléments propres à l’exotisme qu’il dénonce d’ailleurs implicitement. Cette œuvre offre ainsi à son lecteur plusieurs axes de réflexion. Mais là où Craig Thompson réussit prodigieusement, c’est que sur un récit qui nous paraît ancré dans un passé lointain, il apparaît qu’au fur et à mesure des pages que l’histoire est envahie par notre quotidien d’une manière très violente et étonnante. Habibi, au-delà d’être une fiction relatant la rencontre et la quête de deux personnages, est également une œuvre qui s’ouvre sur des questionnements sociétaux tels que l’esclavage, les méfaits de l’homme, la condition des femmes, mais aussi sur l’environnement. Le tout sans tomber dans une moralisation plombante. Le graphisme est très détaillé et s’inspire de la calligraphie arabe.
Bref, le genre de livre qui nous marque…
Habibi
Habibi, enfant réduite en esclavage, adopte un bébé noir pour lui éviter la mort. Pour l'élever (tant physiquement que spirituellement) elle lui parle, lui raconte des histoires tirées du Coran. Ce merveilleux ouvrage en noir et blanc se lit comme un conte dans lequel s' en insèrent de multiples qui permettent que la vie soit moins terrible. Avec cette magnifique histoire de vie, d'amour, de religion (peut être) G. Thompson nous éblouit sans pour autant épargner les hommes, leurs horreurs, leur bassesse, leur égo répugnant et désolant.