EVALUER LES EFFETS DES TRANSPORTS SUR L'ENVIRONNEMENT. - Le cas des nuisances sonores

A l'heure actuelle, le bruit est probablement la nuisance la plus mal ressentie par les populations, et les transports constituent l'une de ses causes majeures. Pour réduire ou limiter l'exposition des personnes à ces nuisances, des ressources considérables sont dépensées chaque année par les particuliers et la collectivité, soit dans le cadre de la mise en œuvre de réglementations sur les véhicules ou pour la protection des riverains, soit à travers l'utilisation d'instruments économiques (redevances ou taxes). Cependant, les ressources financières consacrées à la lutte contre le bruit restent malgré tout limitées. Il importe donc de les répartir de la façon la plus efficace possible, d'autant que rien ne permet de supposer une atténuation de la mobilité comme facteur de réduction des nuisances sonores. Face aux exigences de protection de plus en plus affirmées des riverains, les responsables reconnaissent largement la nécessité d'introduire davantage de rationalité dans les décisions de projets d'infrastructures ou de mesures antibruit, en mettant a la disposition des évaluateurs une estimation raisonnable des dommages ou des préjudices subis. De nombreuses études ont été menées dans ce but à partir d'approches économiques mais les enseignements en sont controversés : les uns mettent en cause le niveau actuel des connaissances concernant les dommages ; d'autres contestent la possibilité de traduire ces dommages en termes monétaires ; d'autres enfin utilisent les résultats de façon erronée, en dehors de leur domaine de validité, ou déforment ces résultats pour peser sur les décisions dans le sens de leur intérêt. Il convenait donc d'apprécier si les valeurs unitaires du bruit des transports publiées dans la littérature économique étaient susceptibles de fournir une réponse robuste aux questions suivantes : les résultats des différentes méthodes employées pour produire ces valeurs sont-ils compatibles entre eux ou non, sont-ils scientifiquement fondés, et peut-on tirer une valeur moyenne du dommage par décibel ou par personne gênée à partir de la diversité des valeurs trouvées ? Questions auxquelles les auteurs ont répondu par l'affirmative en proposant des plages de valeur du bruit. Validées par l'analyse scientifique, ces plages sont suffisamment étroites pour aider efficacement à la décision.