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Elle ne meurt pas, elle s'éloigne jour après jour, se détache de
la rive pour se fondre en des brumes au-delà desquelles se
trouve peut-être une île lumineuse. Son très vieux compagnon
lui tient les mains, non pour la suivre, c'est impossible, mais
pour la rassurer et lui transmettre jusqu'à l'ultime seconde des
paroles de chair... Des paroles d'amour, des paroles d'amour
fou, car il ne s'agit que de cela et l'on sait bien, dès les
premières lignes de ce récit, qu'un jour Orphée retrouvera son
Eurydice...
"Sa main dans la mienne est muette. Les heures
passent, le crépuscule s'achève. Plus haute que le jardin,
comme chaque soir une lampe s'allume au loin. Il lui reste les
mots que le coeur a pu retenir. Tranquille, elle se retire à
l'intérieur de ses limites."