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Au milieu du XIXe siècle, la montagne, apprivoisée, attire une foule de curieux, et les premiers guides s'organisent, entre jalousie et entraide. Sur les sommets du Fer à Cheval, en Savoie, se déroule cette histoire caractéristique des débuts de l'alpinisme.
« Tant qu'il suivit le chemin, Cyprien marcha à grands pas avec cette façon propre aux montagnards de peser sur le pied au moment de le mettre au sol.
Jamais il n'avait su comment lui était venue cette manière de marcher, lente et solennelle, efficace entre toutes quelle que fût la nature du terrain. A chaque lacet, il coupait par l'intérieur, enfonçant plus profond le bout de ses brodequins, forçant sur les jambes et les muscles des cuisses. »
1865, dans un village des Alpes du Nord. Cyprien Vétraz est l'un des meilleurs montagnards de sa région.
Fier et digne, respecté de tous mais jalousé pour ses exploits, il est pourtant refusé à la Compagnie des Guides nouvellement créée, parce que né dans une autre vallée. Devant l'injustice et l'arbitraire, il se referme un peu plus chaque jour.
Lorsque survient un drame sur le glacier du Ruan, il refuse d'abord d'apporter son concours malgré sa connaissance des lieux et son habileté dans les crevasses.
Puis, taraudé par le souvenir de son père, lui aussi mort en montagne, il finit par partir, seul, en pleine tempête, à la recherche d'un homme qu'il soupçonne d'être davantage intéressé par les filons d'or qu'aurait jadis découverts Jacques Balmat (alpiniste qui a « vaincu » le Mont-Blanc) que par la montagne elle-même.