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Je m'en vais a obtenu le prix Goncourt en 1999.
Ce n'est pas tout de quitter sa femme, encore faut-il aller plus loin. Félix Ferrer part donc faire un tour au pôle Nord où l'attend, depuis un demi-siècle, un trésor enfoui dans la banquise.
« Je m'en vais, ce sont les premiers mots prononcés par le héros du roman d'Echenoz, qui vient de décider de quitter sa femme. Ce sont également les derniers mots du livre, émis par ce même héros lorsque, après une année d'errance et d'aventure, le cour brisé, il revient hanter ce qui fut le domicile conjugal.
La boucle est bouclée, la révolution est terminée, la parenthèse se ferme, le héros a simplement un peu vieilli. Il a connu des aventures qu'on dirait palpitantes à cause des dérèglements de son muscle cardiaque, il est allé jusqu'au pôle Nord pour récupérer un trésor d'ancien art esquimau, il a été volé et voleur, escroc et escroqué, séducteur et séduit, il a vécu. Il ne lui en reste qu'un vague malaise et un essoufflement.
De livre en livre, depuis Le Méridien de Greenwich, Jean Echenoz s'est fait le cartographe de son temps. De ses séismes, de ses catastrophes, de son imaginaire, de ses objets, de ses rêves et de sa longue glissade hors du réel : dans les images, dans les fantasmes, dans les rêveries de conquête, dans l'éloignement de soi et des autres. Je m'en vais, c'est aussi la formule d'adieu d'un siècle bien incapable de savoir où il va et qui oublie même de se poser la question.
Il s'en va, c'est tout. » (Pierre Lepape, Le Monde)
Un excellent voyage dans le commerce de l'art
Ferrer est un homme à femmes. Il n'hésite pas à séduire ce qui, à son grand dam, provoque chez lui pas mal de déboires amoureux. Il tient une galerie d'art sur Paris. Son collègue-adjoint lui indique qu'un bateau transportant des objets d'art inuits est bloqué dans les glaces du grand Nord. Peu après lui avoir communiqué cette information, ce collègue décède et Ferrer décide de partir à la conquête des oeuvres d'art enfermées dans la glace. De retour à Paris, les ennuis commencent.
Je conseille vivement ce roman à l'écriture vive et réaliste. Le livre se dévore du fait d'une histoire rondement menée.