Michel Pinçon, sociologue, ancien directeur de recherche au CNRS, a notamment publié Grandes Fortunes. Dynasties familiales et formes de richesse en France (Payot, 1996), Sociologie de la bourgeoisie (La Découverte, " Repères ", 2000), Les Ghettos du Gotha (Le Seuil, 2007), Comment la bourgeoisie défend ses espaces (Le Seuil, 2007), Le Président des riches. Enquête sur l'oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy (Zones/La Découverte, Paris, 2010) et La violence des riches.
Chronique d'une immense casse sociale (Zones/La Découverte, Paris, 2013).
Monique Pinçon-Charlot, sociologue, ancienne directrice de recherche au CNRS, a notamment publié avec Michel Pinçon Grandes Fortunes. Dynasties familiales et formes de richesse en France (Payot, 1996), Sociologie de la bourgeoisie (La Découverte, " Repères ", 2000), Les Ghettos du Gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces (Le Seuil, 2007), Le Président des riches.
Enquête sur l'oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy (Zones/La Découverte, Paris, 2010) et La Violence des riches. Chronique d'une immense casse sociale (Zones/La Découverte, Paris, 2015).
La violence des riches
Le couple de sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot a étudié à de nombreuses reprises la sociologie des riches notamment dans les ouvrages « Sociologie de la bourgeoisie » ou « Les Ghettos du Gotha. Comment la Bourgeoisie défend ses espaces ». Dans leur dernier ouvrage, ils s’attachent à analyser les différentes manifestations que revêtent actuellement « la violence des riches ».
Les premières pages nous amènent à sa forme la plus visible que sont les licenciements et les délocalisations d’entreprises, qui pourtant connaissent une croissance de leurs bénéfices. Les auteurs citent également les « rémunérations pharaoniques en millions d’euros » tandis que les « revalorisations du Smic » ne « se comptent qu’en centimes ». Mais, si ce sont les formes les plus visibles, ce ne sont pas les seules.
En effet, puissance oligarchique qui contrôle tous les leviers du pouvoir, la haute bourgeoisie ne se définit pas uniquement par sa richesse matérielle (avec des patrimoines importants) mais également par sa culture et ses réseaux. Ceux-ci composent ce que les auteurs dénomment le capital « symbolique ».
D’après les auteurs, la guerre des classes est présente actuellement et elle est menée par la classe dominante. Malgré ces différences de richesses et son hétérogénéité, cette dernière est consciente d’elle-même et agit dans son intérêt. Au fil des pages, les auteurs nous décrivent dans des encadrés, des aspects qui, selon eux, témoignent de cette avancée de la guerre des classes.
Face à cette situation profondément inégalitaire qui nous est décrite, les auteurs expliquent que la population se trouve dans une situation de « servitude involontaire ». Celle-ci passe par la manipulation notamment avec la pratique des oxymores. Les sociologues expliquent également le rôle joué par l’idéologie néo-libérale qui, en poussant à la recherche de solution individuelle, a complètement sapé tout principe de solidarité. Aujourd’hui, face à cette « violence des riches », les populations se trouvent dans une situation de fatalisme, faite de non acceptation mais également de consentement.
Si certains pourront lui reprocher un parti pris trop prononcé et peut-être un manque de précision dans l’analyse de certains thèmes abordés, force est d’admettre que ce livre apporte un éclairage sur des situations scandaleuses qu’il est nécessaire de connaître.