"Oh..." - Grand Format

Philippe Djian nous offre ici un roman qui met mal à l'aise.
Il se met dans la peau d'une femme, la cinquantaine, parisienne bourgeoise tout à fait détestable. Elle raconte comment elle a été violée, dans son salon, par un homme cagoulé. Et comment ce viol va se répercuter sur sa vie personnelle.
Djian possède un réel talent pour penser cette femme froide et hors d'elle même.
Verhoeven en a fait un bon film, mais le livre est excellent !

• Emouvant
• XXIe siècle

Intéressant de lire un homme dans la tête d'une femme qui subit des drames surtout faits par des hommes. Livre prenant et émouvant, je l'ai lu super rapidement.

• XXe siècle

Une histoire déjantée, une galerie de personnages intéressants, un style simple et efficace : Oh de Philippe Djian a les atouts nécessaires pour transporter son lecteur !
Détente assurée !

Oh De Philippe Dijian

Philippe Djian prend la parole d’une femme dans ce roman. Michèle est une femme de cinquante ans, elle travaille dans sa société de production télévisuelle parisienne, a divorcé récemment mais maintient des relations avec son ex mari, qui essaie de lui refiler des scenarii qu’il juge formidables, son fils de vingt ans vient de se mettre en ménage et a reconnu un fils qui n’est pas le sien. Sa mère est une sorte de couguar et son père est en prison après avoir massacré des enfants dans un centre de vacances aquitains.
Que de situations difficiles pour cette femme et l’ensemble des personnages de ce roman. De plus, elle vient de subir un viol dans sa maison et on découvre très tôt dans le roman qu’il s’agit de son voisin. Cette femme va alors nous raconter ses sentiments face à sa famille, à ce voisin qu’elle rejette et désire à la fois.
J’ai eu beaucoup de mal à être intéressée ou touchée par ce qui arrive à cette femme et aux gens qui l’entourent.
Des dialogues à foison, avec du langage ordurier et du quotidien, est il nécessaire de mettre des « gros mots » dans les dialogues pour nous rendre les personnages plus proches du lecteur.
Pas de paragraphes ou chapitres compliquent la lecture et on cherche des moments pour souffler. Bien sûr, on pourrait croire que l’écriture vient comme les pensées de cette femme, mais on s’y perd et quelques phrases poétiques, sur les nuages, par exemple, puis les séances du viol se mêlent dans les mêmes pages.
Certains moments sont bien décrits, mais je n’ai pas été touchée par ce qui arrive à cette femme, que ce soient des moments de bonheur ou des moments tragiques.
Les rapports entre les personnages m’ont laissé malheureusement indifférente.
Je suis donc déçue de cette lecture bien que j’aime cet écrivain et son univers rock’n’roll et avait le souvenir de plaisir de lecture de précédents livres.
Livre lu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire.
Merci à Priceminister de m’avoir permis de lire ce roman, couronné par le prix Interallié cette semaine.
Note : 8/20
http://www.priceminister.com/offer/buy/166640795/-oh-de-philippe-djian.html

• Inattendu
• France

Au départ, elle est détestable cette femme d'un certain âge, parisienne et un peu bourgeoise. Elle est froide, peu humaine. L'agression sexuelle dont elle est victime ne l'humanise pas pour autant, et sa façon de la vivre et de la digérer laisse pantois. Je ne suis d'ailleurs pas la seule à le penser:

"Arrêtez vos grands airs, dit-il. J'ai jamais pu les saquer.

-Est-ce que vous avez bu?

-J'ai jamais pu saquer les bêcheuses"

Sur fond de maternité, de mort et d'adultère, Michèle cherche à se sortir de situations peu démerdables et progressivement, elle devient attachante, tout comme elle s'attache à son agresseur. Syndrome de Stockholm ou perversité et fantasme? Elle est curieuse leur relation, et ajoute malgré tout un peu de chaleur à l'hostilité du personnage principal

La forme me séduit moins, écriture est trop simple, peu recherchée et manque d'inventivité.

• XXIe siècle

La première scène fait l'effet d'un coup de poing : le coup de poing reçu par Michèle pendant son viol. Un viol sauvage qui brise, déchire, écrase, laisse des bleus et anéantit. Quelques lignes seulement mais d'une force incroyable. Puis l'homme cagoulé s'enfuit, la laissant seule, salie, sur le tapis du salon. Triste histoire de l'abjection ordinaire. Mais que croyez-vous qu'il arrive ? Michèle se relève, va prendre une douche. Puis elle range le salon, ramasse les bibelots cassés, passe l'aspirateur et rassure son vieux chat. Elle est en retard. Ce soir, elle attend sa famille pour dîner. Michèle fera ainsi comme si de rien n'était. Elle fait bonne figure...
Le viol est alors le point de départ d'une longue descente en apnée dans le corps et l'esprit de cette femme. Une apnée un peu oppressante d'un seul chapitre de 250 pages. Cette première scène sert de point d'entrée et l'on ne ressort la tête de l'eau que pour l'épilogue. Entre les deux, pas une coupure, pas un palier pour décompresser, pas de respiration stylistique. Des flash-backs, des pensées, des songes, des mensonges et des colères se suivent à une vitesse effrénée et s'entrechoquent parfois jusqu'au malaise. Un style incroyablement vif et rythmé. Cependant, il arrive au lecteur de ressentir un mal des profondeurs vers le milieu du livre. Quelques longueurs parfois et une lassitude qui apparaît au détour de certaines pages.
Une galerie étonnante de personnages s'opposent et mélangent leurs histoires, échecs et petites névroses ! La narratrice d'abord - Michèle - une jolie quinqua divorcée patronne d'une boite de production. Puis sa mère - Irène - 75 ans qui projette de se fiancer à un homme beaucoup plus jeune. Son fils, sans réel boulot qui vit une histoire d'amour banalement compliquée. Son ex-mari - Richard - homme faible qui l'aime toujours. Sa meilleure amie - Anna - qui est aussi son associée. Son voisin - Patrick - marié mais pas indifférent aux charmes de la belle. Et enfin son père - qui purge une peine de prison à vie. Un bestiaire de déjantés et de paumés mais à leur manière tellement attachants.
Mais surtout, il y a une intrigue incroyable et vénéneuse dans laquelle le viol joue le difficile rôle de catalyseur, de fil conducteur. Il est là pour annoncer une série de grandes ruptures, de grands changements, de perte de repères dans la vie ordonnée de cette femme. Toutes ses certitudes vont s'effondrer page après page. Quoiqu'elle fasse, la destruction fait son oeuvre sur sa vie passée et sape son avenir. Elle se laisse alors aller à explorer son côté sombre jusqu'à un épilogue fracassant et délirant.... et une explication du titre.
J'en suis ressorti sonné, groggy, ne sachant plus si j'avais lu ou simplement rêvé cette histoire. Ouah ...

C’est peu de dire que ça ne m’a pas plu. Je l’ai terminé uniquement car je l’ai reçu dans le cadre de l’opération On vous lit tout ! organisée par Libfly et le Furet du Nord et que je voulais l’avoir lu en entier pour pouvoir le chroniquer.
Je déteste refermer un livre en me disant : « Oui, et alors ? ». Je n’ai pas aimé l’intrigue, je n’ai pas aimé le personnage principal, je n’ai pas aimé le style, je n’ai pas aimé la conclusion. J’ai trouvé ça creux, parisien, glauque.
J'ai été très gênée par le fait qu’il n’y a pas de chapitre, pas de paragraphe marqué. Ce qui fait qu’on passe d’une scène à l’autre sans saut de ligne, le texte est d’un bloc et je n’avais jamais remarqué à quel point la mise en page est importante pour la compréhension et le rythme d’un texte en prose !
Mon premier Djian, mon dernier Djian ! Merci malgré tout pour ce partenariat, je trouve ça intéressant de lire quelque chose que je n'aurais sûrement pas choisi de moi-même !