La conversion chez les Pères de l'Eglise

Qu'est-ce que devenir chrétien ? L'annonce de l'Evangile n'est en rien la propagation d'une idéologie : la foi ne s'impose pas du dehors à l'homme, mais le transforme de l'intérieur, le guérit en profondeur, ouvre à sa liberté de nouveaux chemins. Comment cette expérience a-t-elle été comprise aux premiers siècles du christianisme ? Comment les Pères de l'Eglise l'ont-ils eux-mêmes vécue et transmise ? Les enjeux de ces questions sont immenses.
La conversion, en effet, couronne un itinéraire secret et personnel, mais qui s'inscrit dans un contexte ecclésial, historique et culturel. D'où le rapport étroit que toute conversion entretient avec la philosophie de l'époque, les hérésies ambiantes, la lecture de la Bible, les modalités de la catéchèse et du baptême, sans préjuger de l'action de la grâce, qui peut toucher un être de façon mystérieuse et directe, comme Paul sur le chemin de Damas.
Chacun des auteurs ici présentés illustre un aspect du sujet, en faisant droit à des approches plus générales. Le recueil traverse toute la période patristique, du IIe au VIIe siècle, et plusieurs aires culturelles, d'Orient et d'Occident. Ainsi sont étudiés Justin de Rome, les Apologistes grecs (Théophile, Aristide, Athénagore), Origène, quatre Pères latins (Hilaire, Ambroise, Augustin, Jérôme), quatre Pères grecs (Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze, Cyrille d'Alexandrie, Maxime le Confesseur) et trois auteurs issus du monde syriaque (Tatien, Bardesane, le Pseudo-Macaire).
Un article introductif porte sur la conversion comme illumination, et la dernière étude aborde le problème des conversions collectives.