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Chez Thomas d'Aquin, la réflexion sur la personne est d'abord théologique, trinitaire et christologique. S'il a une pensée philosophique sur la personne humaine, c'est dans ce contexte qu'il faut l'en dégager. Dès lors, le statut de la personne humaine risque d'en être affecté au point de la désincarner. Si l'homme, à la différence des autres êtres de la nature, mérite le titre et les attributs de la personne comme Dieu et les anges, n'est-ce pas en raison de sa spiritualité et de sa rationalité ? Quelle place reconnaître au corps dans la personne humaine ? Quand Thomas pense la personne humaine, il la situe justement dans le fait qu'elle est corporelle.
Il n'y a de personne humaine que dans l'union de l'âme informant le corps qui lui est propre, à tel point que l'âme séparée, quoique subsistante, n'est pas une personne. Peut-on alors trouver une définition de la personne qui conviendrait à la fois à Dieu, aux anges et aux hommes, tout en respectant leur spécificité ? La réponse permet, par contraste, de montrer l'originalité du cas humain et d'en tirer les conséquences anthropologiques, du commencement de la vie humaine à son achèvement eschatologique : statut de l'embryon, différence sexuelle, rapports de l'homme et de la femme dans le mariage et dans l'éducation, conséquences politiques.