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Notre Petit Chaperon rouge croise le loup et ne s'en sort pas. Aucun bûcheron ne vient la sauver ni ouvrir le ventre du loup pour ramener la grand-mère à la vie. En guise de fin, une moralité : jeune-fille, prenez garde au loup, et s'il a l'air doucereux, surtout méfiez-vous plus encore ! Des illustrations épurées et très fortes, pour un univers d'artiste singulier. Le lointain village et l'immense forêt sont à couper le souffle.
Le Petit Chaperon rouge, naïf, est très stylisé et franchement craquant... et le loup vraiment effrayant ! Pas de naïveté, ni d'édulcoration pour cette version du célèbre conte, dont le but était bien de faire frissonner.
Terrifiant !
Souvent, les albums pour la jeunesse sur le petit chaperon rouge prennent des libertés avec le texte original pour ne pas choquer le jeune public, pour s’adapter au plus grand nombre… Christian Roux prend le contrepied de cette démarche en reprenant le célèbre conte de Perrault sans l’édulcorer. Il n’est pas question ici de gentil chasseur qui ouvre le ventre du loup pour sauver la grand-mère ; il n’y a pas non plus de happy-end : la morale est intégralement retranscrite à la fin, mettant en garde les jeunes demoiselles contre les "loups" de toute sorte qu’elles pourraient rencontrer… Le grand format (type BD franco-belge) laisse la part belle aux illustrations magnifiques. Les couleurs dominantes (blanc, vert, rouge, noir) ainsi que le trait plutôt dépouillé jouent le contraste entre l’obscurité et la lumière et font surgir l’angoisse à chaque page. Le loup est grand et inquiétant en comparaison de la fille qui paraît petite et frêle. Un très bon album qui transpose à merveille l’atmosphère assez terrifiante du conte. A lire avec son enfant dès 6-7 ans.