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"D'où viennent la tristesse profonde, le désespoir, le délire, la fureur, le suicide ? Contre ceux qui invoquaient une cause surnaturelle ou une punition divine, la pensée médicale a fait prévaloir, dès l'Antiquité, une cause naturelle, une humeur du corps : la bile noire, c'est-à-dire la mélancolie. Sa noirceur, souvent comparée à celle du charbon ou de l'encre, était l'indice de son pouvoir maléfique.
Cette humeur n'existait pas. Mais n'est-ce pas avec de l'encre que l'on écrit des poèmes ?" Ce livre reprend notamment la thèse de Jean Starobinski, merveilleux texte d'histoire de la littérature, et propose d'éclairer les figures prises par la mélancolie au cours des siècles ainsi que les formes dans lesquelles la souffrance psychique a été interprétée.
dans l'encre de tes yeux
chantait F.Cabrel, et il en a puisé beaucoup de choses à écrire pour les chanter..Le "soleil noir" de la mélancolie (Nerval) n'est pas nécessairement pathologique. Grâce à, ou à cause de,la littérature...Jean Starobinski en sait quelque chose, médecin et homme de lettres : ce livre a une originalité profonde. L'expérience de J.S. en ces domaines le rendent infiniment précieux... Non, il n'est pas nécessaire "d'aller bien", quand tout va mal, et l'expérience de la dépression est féconde, pourvu qu'on soit bien entouré... Avec des auteurs comme Starobinski et ceux auxquels il se réfère, on est en bonne compagnie. Dépressif ou pas, on ne peut qu'être porté par ce souffle de santé indéniable. La littérature se porte bien, ce serait dommage de passer à côté..."malade" ou pas...