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Passionnant
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Eblouissant
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Enivrant
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Ingland
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île de Ham
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Dave Rudman
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Cal Devenish
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Carl
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Phyllis Vance
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Michelle
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Carl Dévúsh
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Antonë Böm
Imaginez Dave Rudman, un chauffeur de taxi imbuvable, misogyne, raciste et misanthrope. Sous un coup de folie, il décide d’écrire un livre, une sorte de bible dans laquelle il expose sa vision du monde : un projet de société nouvelle fondée sur la Connaissance (une liste de noms de rues et de points de passage automobiles de Londres que doivent connaître tous les taximen pour obtenir leur licence) proposant entre autre une séparation stricte entre les hommes et les femmes, ces dernières n’ayant plus aucun droit, mais aussi une période d’alternance réglementaire pour les enfants,
etc. Dans son délire, notre prophète de pacotille enterre ses écrits dans le jardin de son ex-femme.
Imaginez le monde du futur, des centaines d’années plus tard. Il ne reste rien du monde que l’on connaît, à part un petit livre déterré par hasard, le livre de Dave Rudman et ses horreurs... livre qui va devenir une espèce de doctrine fondatrice d’une nouvelle religion, la Davidanité, fondée sur des croyances très obscurantistes.
Voilà un roman complètement barré, colossal, tortueux, jouissif, vertigineux... les mots ne suffisent pas pour décrire les émotions que l’on ressent à la lecture d’un tel pavé.
Will Self, provocateur en diable, nous montre un futur lointain complètement régressif, inégalitaire, pourri et corrompu par la nouvelle religion de Dave. Il en profite aussi pour porter un regard sans concession sur notre société actuelle et nous livre une véritable satire sociale autour de la parentalité et de la religion.
Mais le plus époustouflant dans ce récit, c’est le travail de l’auteur pour créer une nouvelle langue, la langue du futur parlée par les habitants de l’île de Ham… Un argot réduit syntaxiquement à son strict minimum qui utilise comme référentiel les expressions employées par Dave et le vocabulaire associé à l’univers des taxis en les détournant de leur signification première... Ainsi, la journée du futur n’est plus découpée en trois moments (matin, midi et soir) mais en plusieurs tarifs ; le prêtre devient le Chauffeur ; le tableau de bord désigne la voie lactée ; le lave-glace est le nouveau nom pour la pluie ; etc. Ces jeux avec le langage sont des moments de pur délice... Le lecteur est dérouté au départ car il se retrouve véritablement devant une nouvelle langue mais un lexique en fin d’ouvrage aide à la compréhension.
Un monument littéraire qui se mérite certes, car il n’est pas d’un abord très facile, mais qui est profondément jouissif pour le lecteur qui aime la littérature et qui a su s’accrocher.
Le livre de Dave - Will Self
Imaginez Dave Rudman, un chauffeur de taxi imbuvable, misogyne, raciste et misanthrope. Sous un coup de folie, il décide d’écrire un livre, une sorte de bible dans laquelle il expose sa vision du monde : un projet de société nouvelle fondée sur la Connaissance (une liste de noms de rues et de points de passage automobiles de Londres que doivent connaître tous les taximen pour obtenir leur licence) proposant entre autre une séparation stricte entre les hommes et les femmes, ces dernières n’ayant plus aucun droit, mais aussi une période d’alternance réglementaire pour les enfants, etc. Dans son délire, notre prophète de pacotille enterre ses écrits dans le jardin de son ex-femme.
Imaginez le monde du futur, des centaines d’années plus tard. Il ne reste rien du monde que l’on connaît, à part un petit livre déterré par hasard, le livre de Dave Rudman et ses horreurs... livre qui va devenir une espèce de doctrine fondatrice d’une nouvelle religion, la Davidanité, fondée sur des croyances très obscurantistes.
Voilà un roman complètement barré, colossal, tortueux, jouissif, vertigineux... les mots ne suffisent pas pour décrire les émotions que l’on ressent à la lecture d’un tel pavé.
Will Self, provocateur en diable, nous montre un futur lointain complètement régressif, inégalitaire, pourri et corrompu par la nouvelle religion de Dave. Il en profite aussi pour porter un regard sans concession sur notre société actuelle et nous livre une véritable satire sociale autour de la parentalité et de la religion.
Mais le plus époustouflant dans ce récit, c’est le travail de l’auteur pour créer une nouvelle langue, la langue du futur parlée par les habitants de l’île de Ham… Un argot réduit syntaxiquement à son strict minimum qui utilise comme référentiel les expressions employées par Dave et le vocabulaire associé à l’univers des taxis en les détournant de leur signification première... Ainsi, la journée du futur n’est plus découpée en trois moments (matin, midi et soir) mais en plusieurs tarifs ; le prêtre devient le Chauffeur ; le tableau de bord désigne la voie lactée ; le lave-glace est le nouveau nom pour la pluie ; etc. Ces jeux avec le langage sont des moments de pur délice... Le lecteur est dérouté au départ car il se retrouve véritablement devant une nouvelle langue mais un lexique en fin d’ouvrage aide à la compréhension.
Un monument littéraire qui se mérite certes, car il n’est pas d’un abord très facile, mais qui est profondément jouissif pour le lecteur qui aime la littérature et qui a su s’accrocher.