Rome, fin des années 70. Une bande de petits délinquants décide de monter un gros coup. Le Froid, le Buffle, le Libanais, le Dandy et quelques autres enlèvent le baron Rosellini et exigent une rançon. Mais une fois la somme obtenue, le Libanais et le Froid, les têtes pensantes du groupe, bousculent les habitudes. L'argent ne sera pas dilapidé mais servira à alimenter un pot commun qui financera des actions de plus grande envergure. C'est le début d'une organisation criminelle qui sévira à Rome pendant une quinzaine d'années. Le jeu, la drogue, le proxénétisme, le racket...bientôt
ils contrôlent tout, intimidant les concurrents, abattant les plus récalcitrants, compromettant les politiques et soudoyant la police.
Au même moment, l'Italie vit ses "années de plomb". Enlèvement et assassinat d'Aldo Moro, attentat meurtrier à la gare de Bologne, Les Brigades rouges sèment la panique dans tous le pays et mobilisent toute l'attention des forces de l'ordre, de la justice et du monde politique. Ce qui laisse le champs libre à la petite bande. Seuls le commissaire Scialoja et le substitut Borgia ont compris l'importance sans cesse grandissante de l'organisation et de ses ramifications mais leur lutte semble vaine. Borgia doit transiger avec sa hiérarchie et Scialoja est irrésistiblement attiré par Patrizia, magnifique prostituée maîtresse attitrée du Dandy.
J'ai beaucoup aimé cette plongée au coeur du grand banditisme romain, dans ce monde d'hommes qui se veulent durs et cachent leurs faiblesses. L'amitié est leur force et la traîtrise se paye par le sang. Leur ascension s'accompagne d'un besoin de reconnaissance et d'un embourgeoisement qui laissent les idéalistes sur le bord du chemin. Ils n'ont aucun scrupule à abattre un concurrent ou un traître mais refusent de tuer des femmes ou des enfants. Ils rackettent, volent, pillent mais soutiennent financièrement les familles de ceux qui sont en prison. Cet espèce de code d'honneur peut aussi voler en éclats quand l'appât du gain et l'ambition prennent le pas sur les idéaux.
Les personnages sont bien campés, le rythme rapide et l'écriture de Giancarlo de CATALDO fait penser à celle de James ELLROY. On passe donc un bon moment avec cette histoire sombre et violente.
Agréablement surprise!
Très honnêtement, je ne sais pas ce qui m'a poussé à ouvrir les pages de ce pavé de 700 pages car ce n'est habituellement pas du tout mon genre littéraire. Peut-être que le film éponyme y est pour quelque chose. J'avais pensé que la lecture serait longue, pleine d'ennui et bien pas du tout! J'ai même été agréablement surprise car le sujet hormis le fait que ce soit en Italie et surtout à Rome, avait quand même peu de chance de m'intéresser. Or l'auteur a su tout de suite me captiver et me faire embarquer auprès de ces voyous de leur ascension à leur chûte. Ce roman est bien écrit, le suspense bien mené. Bref, si comme moi, vous n'êtes pas adepte du genre, vous n'êtes pas à l'abri d'un gros coup de coeur.