En cours de chargement...
"Lorsque Irène, sortant de l'appartement de son amant, descendit l'escalier, de nouveau une peur subite et irraisonnée s'empara d'elle. Une toupie noire tournoya devant ses yeux, ses genoux s'ankylosèrent et elle fut obligée de vite se cramponner à la rampe pour ne pas tomber brusquement la tête en avant... Quand elle s'en retournait chez elle, un nouveau frisson mystérieux la parcourait auquel se mêlaient confusément le remords de sa faute et la folle crainte que dans la rue n'importe qui pût lire sur son visage d'où elle venait et répondre à son trouble par un sourire insolent.
[... ] Partir, tout en elle ne voulait plus que partir, quitter cet appartement, cette maison, sortir de cette aventure pour rentrer dans son paisible monde bourgeois. Puis venaient les ultimes paroles qui cherchaient en vain à la calmer, et que, dans son agitation, elle n'entendait plus".
Exceptionnel
Il est rare quand même, très rare, parmi tous les livres que nous avons le bonheur de lire et de trouver bons, que l'un d'eux de temps en temps surpasse à ce point tous les autres : celui-là en est un : génie de l'écriture, maîtrise absolue d'un suspense à être au bord du malaise, logique de l'histoire et en plus beauté du dénouement. Là Stefan Zweig, qui est un narrateur sublime, on l'a lu dans "le joueur d'échec" ou "Voyage dans le passé", nous tiens en haleine de bout en bout, en apnée même.. Ce livre est renversant.