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Si aujourd'hui, à l'ère du numérique, la photographie est un produit banal, résultat d'un geste tout aussi banal - la simple pression de l'écran tactile de nos dispositifs intelligents -, dans la seconde moitié du XIXe siècle, époque marquée par le triomphe du naturalisme en littérature, elle apparaît comme un objet nouveau et complexe, à la fois symbole et instrument de la modernité conquérante. Artistes et écrivains l'ont traitée des manières les plus diverses : Victor Hugo la considérait comme une technique révolutionnaire ; Charles Baudelaire la tenait en piètre estime.
Modèle esthétique pour les uns, anti-modèle pour les autres, la violente querelle entre les défenseurs et les contempteurs de cette technique de reproduction de la réalité ne fait que révéler une chose : dès son apparition sur la scène publique, en 1839, la photographie a su pénétrer l'imaginaire littéraire d'une manière profonde et souvent inattendue. En s'inspirant de la démarche analytique de la Critique des dispositifs, Andrea Schincariol explore l'impact "invisible" du dispositif photographique sur les oeuvres de trois représentants du naturalisme : Guy de Maupassant, Emile Zola et Henry Céard.