Ce livre réunit quatre des sept recueils du poète polonais Grzegorz Kwiatkowski (né en 1984), Joies, (2013), Combustion (2015), Par un hibou (2017) et Karl-Heinz M. (2019) dans la traduction de Zbigniew Naliwajek. Ces poèmes, placés à l'intersection de l'inspiration de Spoon river Anthology d'Edgar Lee Masters mais aussi de Shoah de Claude Lanzmann, frappent par leur force crue, voire cruelle. "Des vies brèves ? Se disant telles-pour mieux se ficher, en éclats acérés, dans nos mémoires" , selon les mots de Claude Mouchard.
Une grande voix de la jeune poésie polonaise qui nous met en demeure de revivre et de repenser l'indicible, l'immédiateté semblant à présent le plus sûr chemin de l'anamnèse. Extrait de la préface de Claude Mouchard Joies ? Ce titre (celui du premier groupe de poèmes ici rassemblés), on n'évitera pas - lisant-relisant le mince (mais combien intense) recueil qu'il ouvre - de l'entendre sonner cruellement.
Des "joies" ! C'est un sarcasme qui est lancé au lecteur. Celui-ci n'aura-t-il pas à éprouver que, si tous ces poèmes vibrent si brièvement, ce ne sera jamais que pour se rééchapper, l'un après l'autre, immanquablement, en autant d'énigmes ensanglantées ? Joies... : ce titre est aussi celui du premier poème, et le mot va revenir dans le dernier vers de ce même poème. De ce poème initial, la simplicité nous saisit : il flotte sur la vision atroce que, d'abord, son épigraphe nous aura imposée - ou intimée comme un ordre : le sang coule là-bas comme l'eau dans la rivière sauve-toi ! Se sauver ? Le lecteur, lui, aura été, d'emblée, saisi, et ne saurait fuir.
Lisant plus avant, il reviendra à cette épigraphe, à l'aveuglante fluidité qui y menace - en arrière-plan de ce poème, voire de tous les autres. Ces poèmes si brefs, on ne pourra que les lire et, peut-être, les quasi oublier, mais pour d'autant mieux les relire - selon la puissance discrète de leurs émergences et re-submersions. Des résurgences de moments historiques terribles font leur tension, leurs rythmes, et l'effectivité de leurs liens à ce qui a eu lieu, collectivement, de plus abject, de plus insoutenable.
Ce livre réunit quatre des sept recueils du poète polonais Grzegorz Kwiatkowski (né en 1984), Joies, (2013), Combustion (2015), Par un hibou (2017) et Karl-Heinz M. (2019) dans la traduction de Zbigniew Naliwajek. Ces poèmes, placés à l'intersection de l'inspiration de Spoon river Anthology d'Edgar Lee Masters mais aussi de Shoah de Claude Lanzmann, frappent par leur force crue, voire cruelle. "Des vies brèves ? Se disant telles-pour mieux se ficher, en éclats acérés, dans nos mémoires" , selon les mots de Claude Mouchard.
Une grande voix de la jeune poésie polonaise qui nous met en demeure de revivre et de repenser l'indicible, l'immédiateté semblant à présent le plus sûr chemin de l'anamnèse. Extrait de la préface de Claude Mouchard Joies ? Ce titre (celui du premier groupe de poèmes ici rassemblés), on n'évitera pas - lisant-relisant le mince (mais combien intense) recueil qu'il ouvre - de l'entendre sonner cruellement.
Des "joies" ! C'est un sarcasme qui est lancé au lecteur. Celui-ci n'aura-t-il pas à éprouver que, si tous ces poèmes vibrent si brièvement, ce ne sera jamais que pour se rééchapper, l'un après l'autre, immanquablement, en autant d'énigmes ensanglantées ? Joies... : ce titre est aussi celui du premier poème, et le mot va revenir dans le dernier vers de ce même poème. De ce poème initial, la simplicité nous saisit : il flotte sur la vision atroce que, d'abord, son épigraphe nous aura imposée - ou intimée comme un ordre : le sang coule là-bas comme l'eau dans la rivière sauve-toi ! Se sauver ? Le lecteur, lui, aura été, d'emblée, saisi, et ne saurait fuir.
Lisant plus avant, il reviendra à cette épigraphe, à l'aveuglante fluidité qui y menace - en arrière-plan de ce poème, voire de tous les autres. Ces poèmes si brefs, on ne pourra que les lire et, peut-être, les quasi oublier, mais pour d'autant mieux les relire - selon la puissance discrète de leurs émergences et re-submersions. Des résurgences de moments historiques terribles font leur tension, leurs rythmes, et l'effectivité de leurs liens à ce qui a eu lieu, collectivement, de plus abject, de plus insoutenable.