En cours de chargement...
Chaplum n'a pas encore complété son profil
Amanda Eyre Ward réussit le difficile pari d’écrire un excellent roman choral sur le thème de la peine de mort, en abordant les différents points de vue, du condamné à la famille des victimes, en passant par les professionnels du milieu carcéral ou les citoyens et les médias, et ce sans jamais tomber ni dans le voyeurisme ni dans le jugement facile. Là où L’arbre des pleurs sombrait dans la facilité et la démagogie, Le ciel tout autour présente une réalité brute et sans concession. Karen est coupable des meurtres pour lesquels elle a été condamnée. Il n’est point ici question d’erreur judiciaire. Il en va de même de ses co-détenues. Mais l’auteur nous montre des femmes, avec ou sans regrets, avec des passés difficiles, dont les victimes n’étaient pas toujours forcément si innocentes, ou parfois si. Bref, pas question de se dire ici que c’est injuste. On ne peut qu’avoir une opinion sur des faits, mais dans toute leur globalité, avec le bon et le mauvais. Amanda Eyre Ward présente aussi les victimes, leur colère, ce qu’elles doivent subir au quotidien, la perte de l’être cher mais aussi la prise de conscience que l’exécution ne les soulagera pas ni ne leur apportera la paix. Mais la romancière ne s’arrête pas là et montre que chaque être humain réagit différemment face à ces meurtriers, que ce soit leurs gardiens, leurs médecins, les citoyens pro ou anti peines capitales. Et toujours ces médias assoiffés de sang humain, au point qu’il n’y a plus aucun respect et que les journalistes ressemblent à des vautours qui se repaissent du malheur d’autrui.
Balthazar Jones et le zoo de la Tour se présente comme un roman anglais dans la plus pure tradition de l’humour pince sans rire et de la loufoquerie. Les situations cocasses et hilarantes se succèdent sous la plume à la fois humoristique, piquante mais aussi sensible de Julia Stuart. Car si ce récit fait beaucoup rire, il émeut également. Balthazar et sa femme Hebe ont vécu un drame quelques années après avoir emménagé dans la tour : la perte de leur fils unique. Et cet événement les a irrémédiablement éloigné. Cela sert un peu de fil rouge au roman. Julia Stuart réussit donc
à traiter un sujet dramatique d’une manière délicate et tendre au milieu d’une narration burlesque et complètement folle. Il faut dire que les habitants de la tour sont attachants sous leurs côtés doux dingues, qui cachent parfois des blessures profondes. Car autour du couple Jones, d’autres protagonistes savoureux gravitent : le révérend vieux garçon qui écrit de la littérature érotique, le hallebardier en chef terrorisé par les fantômes ou encore Ruby Dore, jeune femme qui tient le pub de la Tour, avec son caractère bien trempé.
En plus de nous divertir, ce roman réussit aussi à nous cultiver car il nous apprend de nombreuses anecdotes, des plus sérieuses aux plus sanglantes ou aux plus délectables sur l’Histoire de la Tour de Londres. Et cela sans lourdeur. Le métier de Hebe Jones donne lieu aussi à des moments hilarants ou bouleversants. Elle travaille au bureau des objets perdus du métro de Londres et l’imagination de Julia Stuart s’est véritablement envolée dans les passages qui y sont consacrés. Un régal.
Une fin énigmatique
Je ressors perplexe de cette lecture, c’est le moins que je puisse dire. Depuis sa parution, j’ai été intriguée par le résumé et les différents avis lus ça et là. J’étais curieuse car je n’arrivais pas à cerner de quoi il en retournait ni si ça me plairait. Quand je l’ai commencé, j’ai eu du mal à m’intéresser à l’histoire. Le roman se découpe en plusieurs parties et les narrateurs se succèdent, présentant plusieurs visions de la vie dans l’Intraville et des disparitions des jeunes garçons. Le premier à prendre la parole est Morrison, l’unique flic, qui cache pas mal de choses et est un homme paumé avec sa femme alcoolique. J’avais du mal à me concentrer sur son récit, le style me semblait trop concentré tout en se voulant lyrique. Heureusement, quand Léonard prend la parole, mon intérêt s’est éveillé et les pages ont commencé à se tourner. Les passages sur la littérature, notamment sont magnifiques.
Malheureusement, si mon intérêt s’est maintenu tout du long, je dois avouer que la fin me laisse dubitative et que son sens m’échappe totalement. C’est très frustrant ! Car lire un roman passionnant, très bien écrit, dont les personnages sont excessivement bien campés et ne pas comprendre la fin est des plus désappointant. J’imagine qu’il faut y trouver une explication biblique ou du moins métaphysique ? En tout cas, les évocations à certains passages de la Bible ou le dénouement peuvent le laisser penser. Mais mes connaissances sont trop pauvres en ce domaine pour me positionner.