En cours de chargement...
Je ne me lasse décidément pas de mes lectures Fantasy ! J’aime les univers proposés, la complexité des intrigues, le vocabulaire recherché, parfois un peu désuet, mêlé à des termes inventés, liés à la magie et à un monde particulier. Comme dirait Belle : « J’aime les romans de cape et d’épée, pleins de magie et de princes ensorcelés » (oui, je connais mes classiques… On a des références, ou on n’en a pas !).
Donc une fois de plus, banco ! On a bien des chevaliers qui se battent fièrement, une mystérieuse épée perdue et un peu de magie, bien qu’elle ne fasse
pas vraiment partie du contexte ou de l’intrigue, comme c’est souvent le cas. L’histoire est assez classique, mais j’ai beaucoup aimé l’affrontement entre Empire et République, et la question de savoir si les dieux écrivent bel et bien le destin de tout un chacun. C’est la première fois que je lis un roman où le héros est du côté des « méchants » : Dun-Cadal, défenseur et fervent partisan de l’Empire, empêche le peuple, avide de liberté, de se révolter. J’ai trouvé ça extrêmement intéressant et original de découvrir sa vision des choses, de le voir si sûr de lui, de ses croyances, de ses idées, bien trop arrêtées.
Il a tout de même fallu attendre une bonne centaine de pages pour que j’accroche à l’histoire, et encore plus pour que je me prenne de sympathie pour les deux personnages, qui ne se révèlent que sur le tard. Mais à partir de la moitié, de la première grande révélation, tout s’éclaire, tout se met en branle et je n’ai plus voulu lâcher mon livre.
Une chose est sûre, l’auteur mène sa barque avec brio. Il nous emmène dans une narration qui alterne les époques, passe sous silence certaines scènes pour y revenir plus tard, jongle entre passé et présent, raconte les mêmes scènes sous un angle différent, sous le regard d’un autre personnage. C’est dans ces passages qu’on comprend les dessous de l’histoire, qu’on se rend compte que l’on s’était mépris sur certains actes, sur certaines réactions. Loin d’être redondant, c’est jouissif de voir comme on s’était trompé ! Ce style de narration me plaît énormément et il est ici utilisé à très bon escient pour garder une part de mystère, qui donne tout son sens aux longueurs ou lenteurs du début.
Un premier roman intelligent et prenant, qui m’a fait réfléchir, qui m’a fait découvrir le mot « fat », qui m’a emportée dans un univers de complots, de trahisons, de haine et de révolte. Il ne se hisse pas aux côtés de mes préférés du genre, mais il m’a fait passer un excellent moment !
Ce fut dur. Je n’ai jamais abandonné un livre. Pour la première fois, j’ai failli… mais j’ai persévéré. J’en ai été plus ou moins récompensée.
La première centaine de pages a été pour moi un calvaire. Au début, rien ne me plaisait, rien ne m’emballait. Je n’avais pas l’envie de lire, d’avancer, de reprendre ma lecture. Arrivée page 150, je ne savais toujours pas à quoi m’attendre. Je croulais sous les acronymes, réels et inventés, sous les notes en bas de page qui m’assommaient plus qu’autre chose. Je suivais plein de personnages à la fois, sans savoir
qui ils étaient, sans m’attacher à eux, sans que je rentre dans leur tête, sans que l’auteur ne s’attarde vraiment sur eux, si ce n’est pour dévoiler quelques-uns de leurs faits et gestes, comme s’ils n’étaient pas assez intéressants. L’histoire tardait à décoller, je nageais dans un vrai fouillis, comme si l’auteur voulait tout placer en même temps, sans ordre particulier.
Je n’accrochais définitivement pas. Et pourtant, en général, j’adore le foisonnement de personnages qui veulent tous débarquer en même temps dans les premières pages. Je pense à Dôme (King) ou à Une place à prendre (Rowling). Sans doute faut-il avoir une main de maître pour gérer correctement ce genre de narration, car ici ça n’a pas du tout fonctionné pour moi.
Et puis pour ne rien arranger, la plume de l’auteur m’a vraiment laissée de marbre. Je ne sais pas si c’est dû au fait que j’ai lu les épreuves non corrigées et donc, qu’il restait encore beaucoup de corrections à faire, mais j’ai relevé plein de fautes, de répétitions, de tournures moyennement esthétiques, de mauvaises traductions des petites phrases que l’auteur insère en anglais (china shop n’est pas une « échoppe chinoise », mais un « magasin de porcelaine »). Je ne dirais pas que c’était mauvais, mais le style n’a rien de particulièrement recherché, les mots choisis ne sont pas envoûtants, les phrases ne s’harmonisent pas joliment (enfin, ça c’est très subjectif et personnel, bien sûr).
Alors, ce roman est bon à jeter ? Non. Parce que comme beaucoup l’ont expliqué avant moi, il faut passer ce cap des 150 pages pour apprécier vraiment la lecture. Même si le thème des jeux vidéo, des snuff movies et des réseaux sociaux n’a jamais réussi à vraiment m’intéresser (je ne suis pas une adepte du racontage de vie sur internet, alors un site où on détaille ses rêves, ça me semble un peu fou…), l’intrigue est enfin lancée et j’ai lu la suite presque d’une traite. Tout devient plus clair et on se rend compte de l’originalité de cette histoire qui ne ressemble à aucune autre. On est entraîné dans un tourbillon d’actions et de rebondissements, jusqu’à la fin. Donc au final, je ne me suis pas ennuyée, mais j’ai tellement peiné au début que j’en garde surtout un goût amer, malheureusement.
Encensé par la critique en Angleterre et par l’équipe de Gallimard, ce livre allait-il être une révélation pour moi aussi ? Ou au contraire, allais-je être déçue comme la plupart des blogueurs que je connais ? Eh bien, même si ce livre m’a beaucoup plu, j’ai eu un sentiment de flou et d’inachevé qui a quelque peu terni mon ressenti.
Le livre est court, divisé en cent minuscules chapitres d’une page. J’ai beaucoup aimé ce découpage, mais quel dommage de faire tenir cette jolie histoire en si peu de mots ! On voudrait en savoir tellement plus sur le contexte, sur l’époque,
sur ce qu’il s’est passé pour qu’on en arrive là, en 1956, dans une Zone 7 pour les parias, sous un régime totalitaire. Il m’a manqué beaucoup d’informations et de détails pour que je me plonge vraiment dans cet univers pourtant très riche. J’ai eu l’impression de lire l’excellente ébauche d’un bouquin auquel il faut encore rajouter toute une toile de fond.
Cependant, l’histoire du jeune Standish, petit bouc émissaire de son école, est très plaisante et la morale du plus faible qui peut triompher donne une jolie note d’espoir à ce roman dans lequel tout semble désespéré. L’auteure, tout comme son personnage, est dyslexique, mais cela ne m’a pas particulièrement marqué pendant ma lecture. J’y ai même retrouvé quelques jolies phrases poétiques qui m’ont serré le cœur.
Une jolie histoire qui manque donc d’un petit quelque chose, selon moi. Il y a l’émotion, il y a un univers original, il y a une ambiance oppressante, il y a un héros attachant et il y a même une intrigue et une fin dynamique où l’on stresse pour Standish, mais on reste un peu en surface, sans jamais plonger au cœur de l’histoire. Et ça, c’est un peu dommage, car elle risque de vite être oubliée, alors qu’elle aurait pu me marquer bien longtemps.
Ne passez pas à côté de ce beau roman, qui vous emportera dans les quartiers sombres de la Nouvelle-Orléans des années 50. Une toile de fond authentique et un contexte intéressant qui nous dévoilent les dessous des maisons closes, de bandes mafieuses et des vieilles librairies.
L’intrigue n’a rien d’original ni de palpitant. On se retrouve face à une histoire classique de jeune fille pleine de rêves, née au mauvais endroit, dans la mauvaise famille. Et pourtant, on ne lâche pas les pages, on s’attache à Josie, et on garde, comme elle, l’espoir fou qu’elle pourra enfin
fuir cette ville et devenir quelqu’un. J’ai vraiment passé un superbe moment, vivant l’histoire comme si j’en étais l’héroïne, m’imprégnant de cette ambiance des années 50 comme si j’y étais. Pas de grandes surprises ou d’intrigue bien complexe, rien que l’on n’ait déjà vu ou lu, mais quelle finesse dans les personnages, dans les émotions… J’ai vraiment été transportée !
Je découvre pour la première fois la sublime plume de Ruta Sepetys et je n’ai qu’une envie : m’empresser de lire son premier roman, Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre. Bref, un vrai régal !
Si ma lecture fut longue, elle n’en fut pas moins captivante. J’ai tout de suite plongé dans les bas-fonds de la Cité aux côtés d’Elija et Emly, deux jeunes frère et sœur tentant de survivre dans les égouts putrides, où vit toute une communauté de reclus. L’ambiance est oppressante, l’odeur asphyxiante, mais on quitte très vite les sous-sols pour aller respirer à l’air libre le sang des cadavres sur les champs de bataille. On se promène ensuite dans les rues de la Cité, sales, parfois à l’abandon, jusqu’au donjon rouge, où vit l’Immortel, le mystérieux et cruel
empereur. Tous ces lieux sont décrits avec précision, l’univers imaginé est immense et fascinant.
Il m’a fallu du temps pour en venir à bout, car on a affaire ici à un pavé comme on en voit peu, écrit en très petits caractères. Il me fallait presque une heure pour avancer de vingt pages et l’histoire a beau être plaisante et intrigante, ce sentiment de frustration ne m’a jamais quittée. Et puis, le livre est tellement long que les liens entre certains épisodes ou personnages ne se font pas automatiquement et j’ai parfois dû faire quelques retours en arrière. Et l’intrigue se révèle finalement assez complexe. C’est donc un livre que je recommanderais surtout aux fans de Fantasy aguerris.
Mais elle a beau être complexe, tout se tient parfaitement, tout se recoupe à un moment ou à un autre. On voit qu’il y a eu un énorme travail de réflexion derrière cette histoire et tout est expliqué en temps voulu. Et c’est ce qui me plaît toujours beaucoup dans ce genre de livre ; rien n’est laissé au hasard et tout finit par faire sens.
Avec ce livre, je découvre un sous-genre de la Fantasy, la Dark Fantasy, si j’ai bien tout compris. Et énormément de choses m’ont plu, notamment l’ambiance sombre, la découverte de toutes les strates de la Cité, l’histoire du vieux soldat au cœur tendre qui a encore tant à prouver, mais je me suis parfois lassée de certains passages, notamment la centaine de pages concernant les batailles. Le complot et la guerre sont omniprésents et laissent parfois peu de place au reste.
En bref, j’ai beaucoup aimé cette histoire, ses personnages et son univers, malgré ses longueurs et ses scènes sanglantes. Je suis heureuse d’avoir découvert la femme de l’illustre David Gemmell, une référence dans le genre, que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire. L’envie n’en est maintenant qu’accrue, grâce à cette belle découverte.
Un livre mêlant habilement science-fiction et thriller, qui m’a tenue éveillée tard dans la nuit. J’étais prise dans l’histoire au point de ne plus pouvoir m’arrêter, cela faisait longtemps que je n’avais plus été atteinte du syndrome de « allez, encore un petit chapitre » avant d’aller dormir, et c’était divin ! Le roman est bien écrit, bien structuré, les chapitres donnent envie d’en apprendre toujours plus sur les origines du Silo, sur le monde du dehors, sur les règles imposées au-dedans, mais aussi sur les différents personnages, leurs convictions, leurs peurs,
leurs espoirs.
La première moitié du roman est divisée en trois chapitres consacrés à des personnages différents. On les découvre tour à tour, avec la crainte, qu’à chaque nouvelle partie, qu’à chaque nouveau changement, l’envie de lire, le suspense retombera, que l’attachement pour le nouveau personnage ne sera pas le même, mais il n’en est rien. On est sans cesse happé par l’histoire et les 300 premières pages passent à une vitesse folle. La fin est également très bien et n’est pas en reste en ce qui concerne les rebondissements, mais je l’ai trouvée moins dynamique et prenante. Le roman aurait peut-être gagné à être raccourci de quelques dizaines de pages.
L’atmosphère pesante de ce gouffre de 144 étages est palpable et vraiment bien décrite. On souffre avec les personnages qui mettent trois jours à remonter cet infernal escalier. L’idée de départ, de cette sorte de prison, de ce monde du dehors inaccessible, est admirablement traitée, du genre qui vous taraude encore longtemps. On se pose plein de questions tout au long de la lecture sur les raisons de ce Silo, sur les agissements des instances supérieures, sur la volonté de certains de sortir coûte que coûte. Comment en sont-ils arrivés là ? L’air du dehors est-il vraiment toxique ? Y a-t-il un complot derrière tout ça ? Lisez cet excellent roman et vous aurez toutes les réponses, après vous être comme moi joliment plantés en échafaudant toutes sortes d’hypothèses.
On s’est tous déjà dit « Et si je gagnais au loto… » Moi, je pense que si ça m’arrivait, je garderais le secret, comme Jocelyne. On l’a bien prévenue, Jocelyne, devenir riche ça change votre vie, mais aussi votre entourage.
« Vous avez des enfants ? J’opine. Eh bien, ils ne vous verront plus seulement comme une mère, mais comme une mère riche et ils voudront leur part. Et votre mari ; peut-être a-t-il un travail modeste, eh bien il va vouloir arrêter de travailler, s’occuper de votre fortune, je dis bien votre fortune parce que désormais elle sera à lui comme à vous
puisqu’il vous aime, ah ça oui il va vous le dire qu’il vous aime, dans les jours et les mois qui viennent […]. »
Ce roman est un petit essai, un peu pessimiste, sur le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur, il pourrait au contraire le détruire ». On remarque directement la belle plume de l’auteur, le ton très juste, parfois trop, très cru, sans fioritures. C’est la vie avec ses imperfections et parfois, c’est pas joli-joli. Jocelyne semble être heureuse, du moins, elle se contente de son bonheur à elle, avec ses défauts et ses banalités.
Le problème, c’est que ce roman ne m’a pas du tout touchée. Quand Jocelyne décrit sa vie, je la trouve triste, son bonheur, je le trouve fade. Le problème, c’est que ce livre est à lire lorsque l’on a déjà un certain bagage, qu’on est marié, avec des enfants, qu’on peut s’identifier à Jo, à ses rêves envolés et à ses petits plaisirs. J’ai eu le même ressenti que pour La vie d’une autre, de Frédérique Deghelt, qui permettait aussi de faire le point sur sa vie. Et malheureusement, ce livre ne fait pas écho à ce que j’ai vécu, à mes sentiments, à mon quotidien.
Mais je dois reconnaître une chose à l’auteur, c’est qu’il a tout à fait cerné la psychologie féminine. Cela saute aux yeux dans la façon dont Jocelyne appréhende sa vie, dans le regard qu’elle porte sur son corps et dans certaines réflexions sur les femmes en général. C’est à se demander si ce n’est pas une femme qui se cache derrière la plume de Grégoire Delacourt.
Un peu déçue au final de ne pas avoir été émue par ce roman, que j’ai trouvé noir et triste. Heureusement qu’il ne faisait que 180 pages, juste ce qu’il faut pour marquer les esprits, avec des maximes qui font réfléchir. Par contre, à 18 € en grand format (si on peut appeler ça grand), ça fait cher la page, et je râle un peu de cette arnaque.
Deuxième lecture du grand Thilliez, et malheureusement, ce n’est toujours pas la grande réussite escomptée, malgré des thèmes particulièrement accrocheurs. Après Vertige où je n’avais pas capté le détail de la chute, voici Puzzle où tous les indices mènent trop facilement à la résolution de l’intrigue. C’est la deuxième fois en quelques mois que je comprends presque instantanément le grand final et je dois dire que c’est vraiment frustrant de ne pas pouvoir savourer un bon thriller comme il se doit, surtout quand il y a autant de potentiel.
Alors une déception, oui,
mais petite la déception, car mises à part les grosses ficelles, l’histoire est vraiment très agréable à lire. Le thème du jeu, de la chasse aux trésors, de la paranoïa et de la fiction se mêlant à la réalité m’a directement captivée et le tout est vraiment bien exploité, nous faisant flipper face aux pièges implacables du Jeu. On se retrouve enfermés dans un hôpital psychiatrique désaffecté et lugubre, à la course aux clés pour empocher les 300 000 €. Une intrigue qui réserve des moments glauques et intrigants à souhait, où on tente de démêler le vrai du faux. Les pages se tournent avec frénésie, malgré la certitude qu’on a déjà vu juste, contrairement à notre héros.
J’ai donc passé un bon moment dans l’ensemble et je ne déconseille vraiment pas cette lecture. Je ne suis pas la seule à avoir compris rapidement la chute, mais je pense que c’est surtout lié à toutes les références cinématographiques et livresques que l’on a collées à ce bouquin et qui m’ont mise sur la piste. Alors, si vous comptez vous lancer dans Puzzle, évitez de trop en lire à son sujet afin de conserver le suspense !
Une sublime couverture, de nombreux prix gagnés, un titre intrigant et un résumé prometteur… J’attendais beaucoup de ce roman, mais il est loin de m’avoir convaincue. J’ai d’abord été déçue du nombre de fautes/coquilles et de certains choix de traduction dans les premiers chapitres. Une première impression un peu entachée, qui m’a laissée avec un petit goût amer pour toute la durée de ma lecture, malheureusement.
L’histoire en soi est assez originale : des groupes de jeunes triment sur les plages à la recherche de cuivre dans les bateaux échoués, une tâche compliquée
et mortelle. Chaque jour, il faut remplir des quotas et survivre à la pauvreté. Le thème sort de l’ordinaire et les détails de cette ère post-pétrolière, bien que peu nombreux, sont vraiment intéressants et promettent un univers hors du commun.
Par contre, une fois l’aventure du jeune Nailer lancée, tout se déroule sans grandes surprises. L’intrigue est assez convenue et le contexte original s’estompe pour laisser place à une traque banale et à l’éclosion d’une amitié entre nos deux héros. Ce roman est clairement destiné à de jeunes ados, avec ses personnages au vocabulaire très vulgaire et argotique. Si ce n’est l’univers esquissé, rien ne m’a particulièrement emballée. Le livre se lit facilement et rien n’est vraiment mauvais, mais l’histoire ne surprend pas et ne restera certainement pas dans ma mémoire.
Peut-être laisserai-je tout de même sa chance au deuxième tome, Les cités englouties, qui approfondit l’univers de ce roman avec des nouveaux personnages et de nouveaux enjeux. Le résumé est alléchant, mais la peur d’être encore déçue risque de me retenir…
De la Fantasy pour fille avec une héroïne qui n'a pas sa langue dans sa poche !
Encore un livre de Fantasy englouti, mais cette fois, je découvre le côté jeunesse de ce genre. Et c’est loin de me déplaire. J’ai instantanément adoré l’histoire de Keleana, que j’ai découverte en lisant le génial prélude : Keleana et le seigneur pirate. J’adhère rarement aussi vite, mais là, tout ce que j’aime était réuni. Le début est simplement extra : on découvre Keleana, cette tête de mule, le palais royal brillant sous la glace et l’objectif du tournoi, trouver au roi un assassineur attitré. Tout se met en place et c’est bien rythmé. Malheureusement, mon enthousiasme est un peu retombé quand j’ai compris qu’on n’allait pas assister à toutes les étapes du tournoi, qui étaient pourtant sensationnelles. Il y a donc de nombreuses ellipses et très vite, l’histoire prend une nouvelle direction, reléguant le tournoi au second plan, au profit d’une intrigue mêlant magie et meurtres.
Si l’intrigue m’a un peu déçue, heureusement, Keleana est là pour donner du piquant à l’histoire. C’est un personnage excellent, qui m’a plu dès les premières pages. Elle est intrépide, elle prend tout le monde de haut et n’a pas sa longue dans sa poche. Son arrogance est jubilatoire : elle ne cesse tout au long du roman d’envoyer des piques aux autres, qui finissent par se teinter de tendresse, et on découvre une Keleana beaucoup plus touchante également. Une complicité s’installe petit à petit entre les trois protagonistes principaux, sans qu’on tombe dans la mièvrerie. Les dialogues sont toujours savoureux.
On sourit donc beaucoup. Il y a juste ce qu’il faut d’humour, d’action, de suspense et de romance. Oui, tout est dosé pour que l’on apprécie chaque passage. On lit avec avidité, même si on se doute du grand final. Car oui, l’histoire reste assez prévisible dans l’ensemble, avec quelques clichés (les personnages sont tous si beaux) et quelques ficelles bien connues. Et on est loin de la complexité des pavés de Fantasy.
Sans être révolutionnaire, ce roman est vraiment plaisant et se suffit à lui-même. Vous passerez sans conteste un moment très agréable aux côtés de Keleana, une héroïne comme on les aime. Seul bémol pour ma part, qui ternit quelque peu mon ressenti : je n’ai pas été emballée par l’intrigue, empreinte de magie et de surnaturel, qui vient se superposer à l’histoire initiale. Détail qui pourrait justement plaire à d’autres, alors n’hésitez pas à découvrir Keleana, l’assassineuse.