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Fanchic deuxmilleonze n'a pas encore complété son profil
Extérieur nuit, quelque part dans la campagne française du sud ouest du côté de Moissac, des papys pieds nickelés ne supportent pas qu'un africain puisse reprendre une ferme le lui font payer. Au même moment et au même endroit trois dealers colombiens se font dézinguer. Pourquoi ? Comment ? Qui ?
L'histoire nous prend, nous attrape et ne nous lâche pas. Elle est tellement haletante qu'elle en devient presque étouffante par moment. Les personnages sont malmenés. Les gentils embringués dans une histoire qui ne les concernent pas, les méchants par un code d'honneur, le héro solitaire
empêtré dans ses états d'âme entre survie et folie, le cons confits dans leur connerie. Bref, il balaye large sur l'éventail des spécimens humains, sans jamais tomber dans la caricature. L'héroïsme n'est jamais loin de la lâcheté, la finesse d'esprit de la bêtise.
Un bon moment de littérature policière, bien rythmée et qui sait ménager le suspens jusqu'au bout. Un petit bémol sur l'aridité du style qui parfois rend la lecture un peu rêche, rien de dramatique cependant.
Plus sur mon blog fanchic2011 (blogspot.fr)
Qui n’a pas entendu de John le Carré !? Ce mythe du roman d’espionnage anglais avec ce curieux patronyme français !? Jusqu’ici, je n’ai encore rien lu de lui, juste vu quelques films, alors quand j’ai vu fleurir des affiches avec son dernier roman, « Un traitre à notre goût », je me suis dit que l’occasion fait le larron et même pour être tout à fait honnête je pensais que John le Carré était un auteur des années 60-70 aux grands moments de la guerre froide.
Sans référence de roman d’espionnage, et plus habitué aux RomPol (oui je sais, je me suis lancé dans les
néologismes bobo), je suis d’abord surpris par le rythme. C’est lent, très lent. L’intrigue se met en place, comme si de rien n’était, comme un hasard de la vie fait que deux personnes se rencontrent. Un match de tennis à l’autre bout du monde, un oligarche Russe, un épisode un peu flou, une scène de débriefing, on est bien dans un roman d’espionnage. Puis le scénario se met en place. Implacable, réglé comme une horloge, une précision suisse. Un rythme suisse pour tout dire, car l’intrigue ne s’emballe pas pour autant. C’est efficace comme un rouleau compresseur sur un asphalte encore chaud, et tout aussi rapide. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’ennui guette, mais on aimerait que ça aille un peu plus vite. Mais cette langueur n’empêche pas le vieux loup qu’est John le Carré de nous tenir en haleine et nous de nous amèner à accepter le dénouement.
C’est mon premier roman d’espionnage, difficile de dire que ce n’est pas le meilleur, mais j’avoue être un peu resté sur ma fin. Le ramage n’était pas à la hauteur du plumage.
Deep South
Dès les premières pages, Pete Dexter nous plonge dans un univers étouffant. On ressent la chaleur implacable, le vent qui assèche tout la tension qui monte jusqu’à l’orage, le meurtre de cette pauvre petite fille. Après, le rythme tombe, comme soulagé. Trout est arrêté, jugé, condamné. Le récit prend une autre tournure, chaque personnage principal a droit au Châpitre et c’est à travers ses yeux que le récit avance, lentement, laborieux avant de se terminer de façon inattendue. Inattendue ? Pas tout à fait. Pete Dexter nous laisse ça et là quelques indices, de minuscules brimborions qui nous amènent à anticiper la fin. Mais c’est tellement subtil que ce n’est qu’à la fin que les indices se revèlent !
Un excellent livre, récompensé à plusieurs reprises (en 1991 lors de sa sortie et en 2010 lors de sa réédition chez Point) qui a fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1991 sous le titre de « Rage », film de Stephen Gyllenhaal sorti lui aussi en 1991.