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Dominique P. - 6 n'a pas encore complété son profil
Sous le titre Entrées dans la psychose-Etudes cliniques, Hervé Castanet, psychanalyste à Marseille, professeur des universités, a colligé les textes de 34 auteurs. Tous psychanalystes ou cliniciens, ils élucident l’entrée à partir de leur pratique en cabinet, à l’hôpital ou en institution. L’ouvrage démontre qu’il existe des entrées dans des psychoses. Par ce pluriel redoublé, le lecteur y découvre les entrées dans des psychoses aux manifestations bruyantes bien connues de la psychiatrie classique ou bien celles aux signes beaucoup plus discrets. Ces dernières sont souvent
plus difficiles à diagnostiquer comme telles. Voilées ou tamponnées par les modes de jouissance très actuels, elles se repèrent surtout à partir du dernier enseignement de Lacan et des commentaires de Jacques-Alain Miller. Que l’entrée se produise lors d’un déclenchement massif ou de débranchements successifs dans le cas des psychoses ordinaires, elles se déclinent au un par un des cas et apparaissent toujours singulières. Mais pourquoi avoir fait le choix de consacrer tout un ouvrage aux entrées dans la psychose ? La réponse ou plutôt les réponses s’y lisent : repérer l’entrée permettra d’orienter la cure ou la prise en charge en prêtant une attention aux inventions ou bricolages du sujet qui sont autant de solutions en réponses aux entrées. A qui s’adresse cet ouvrage ? Aux psychanalystes, aux cliniciens et à tous ceux que la clinique sous transfert qui mise sur le singulier de l’être parlant intéresse.
Quand le nouveau Sherlock sait que l'artiste avec son secrêt le précède
J’apprivoise l’invivable. Une installation de Macha Makeïeff par Hervé Castanet situe dès ce titre extrait d’une formule de l’artiste, les questions auxquelles il répond. Evocateur d’un savoir-y-faire avec un désastre rencontré, il intéresse celles et ceux qui ne reculent pas face au réel. Etonnement, Hervé Castanet, Professeur des universités, psychanalyste, membre de l’Ecole de la Cause freudienne et auteur de nombreux ouvrages dont à propos du savoir des artistes fait le choix d’écrire non pas sur la dernière comédie mise en scène par Macha Makeïeff -La fuite de Mikhaïl Boulgakov- et jouée (entre autres) dans le théâtre National qu’elle dirige La Criée, mais à une Installation minuscule crée par l’artiste et à côté de laquelle l’ignorant pourrait passer. Cet ouvrage de facture très soignée est lui aussi de petit format avec de très larges rabats que l’on est tenté de déplier à la quête d’un texte secret. Mais c’est par son écrit que l’auteur, « Le nouveau Sherlock » décrypte et élucide ce à quoi il en donne le statut : L’installation Minuscule. Le texte est clair et dense, le style précis, un plaisir à lire et telle une intrigue policière, les éléments en cause se dénouent et s’éclairent en plusieurs actes jusqu’au plus intime. Le choix des objets s’élucide dans sa dimension de création, de trouvaille de « contre désastre », ce qui se joue dans ce spectacle immobile et en quoi La fuite ou l’exode y est impliquée également. J’ai apprécié aussi la fin de l’ouvrage qui rappelle avec force ce que Lacan prônait comme éthique, celle de ne pas céder sur son désir (inconscient). Le livre, l’Installation minuscule, la création démontrent le gain de vie qui en résulte.