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Cher Vous,
Lorsqu'on habite un petit village du Morvan et que l'on part faire un footing en forêt accompagné de son fidèle compagnon à quatre pattes, il est inimaginable de tomber sur un corps disposé dans une mise en scène terriblement macabre.
En effet, tous les habitant de Pierre-Perthuis le diront : d'aussi loin qu'ils s'en souviennent, ce n'est jamais arrivé dans leur coin de campagne tranquille et protégé.
Pourtant, c'est bien la découverte que va faire Alice Pernelle... Elle n'aura alors de cesse que de savoir de qu'il s'agit et surtout pourquoi cette personne aura été
victime de temps de violence !
Elle se lancera alors dans une enquête en parallèle de celle des forces de police et ce qui va être découvert sera... inconcevable !
Après L'Aigle Noir situé sur l'île de La Réunion, Jacques Saussey est revenu au coeur du terroir français, situant ainsi sa nouvelle énigme dans le Morvan... et si le précédent roman dénoncé un fait de société épouvantable, c'est ici au secret de famille et au silence coutumier des gens de la Terre que Jacques Saussey s'attache.
Et pour se faire, il n'hésite pas à créer un modus operandi particulièrement horrible pour donner corps à son méchant... A la découverte des détails du crime, il n'y a pas qu'Alice Pernelle qui est au bord de la nausée !
C'est avec des chapitres courts et parfaitement rythmé que Jacques Saussey crée un quasi huis-clos à grandeur du village de Pierre-Perthuis... Il faudra fouiller la vie du village, remonter le temps, interrogé ceux qui ne savent rien, ceux qui ne veulent pas savoir et ceux qui savent mais ne parleront pas !
Le contraste est d'autant plus percutant que les personnages viennent de milieux totalement opposés : La victime est très parisienne... mais est retrouvée dans une région bien éloignée de son quotidien. La gendarmerie locale devra collaborée avec la police parisienne... Et Alice Pernelle, quant à elle, a un pied dans les deux.
Parce que l'image idyllique de la vie du village doit absolument être conservée...
Toutefois, petit à petit, par une alternance de chapitres qui laissent voix quelquefois à Alice Pernelle, quelquefois à la Police et quelquefois à l'auteur duccrime, le puzzle s'assemble...
Jacques Saussey, grâce à son écriture directe et ciselée, mène le lecteur sur une route escarpée et pose question :
Peut-on véritablement distinguer le bien du mal ?
Qui est le bourreau ? Qui est la victime ?
Et dans toute cette histoire, au final, qui est le plus détestable ?
Un polar classique dans ce qu'il respecte les codes du genre mais qui se dévore en une seule fois tellement il est indispensable d'en connaître le fin mot !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/11/01/40093209.html
Cher Vous,
Si Maxime Gillio ne m’avait pas conseillé ce roman, je ne l’aurai certainement pas lu…
Simplement parce que je pensais que ce livre n’était que pour les adolescents.
Certes, c’est certainement le public cible, cependant, j’ai pris un grand plaisir à lire l’histoire de cette drogue qui mixe un peu la Matrice avec Split, ce qui donne un roman où les personnages se dopent à un produit qui altère la réalité, et surtout leur personnalité.
Mais qui dit produit stupéfiant, dit dépendance, effets secondaires et une bande de salopards qui s’enrichit en mettant
la vie d’autrui en danger.
Un ouvrage sympathique qui change du polar et roman noir, mais qui a tout de même sa petite dose de sociétale et d’action…
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/10/29/40089883.html
Cher Vous,
Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre spécialiste du deuil, a modélisé les différents stades émotionnels par lesquels passe toute personne confrontée à un deuil quel qu'il soit.
Ainsi le "modèle Kübler-Ross" précise cinq grandes étapes : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation...
Si Marie, le personnage principal de ce roman, entame son processus de deuil, elle semble vouloir ajouter une sixième étape qui s'avérera des plus... dangereuses !
Il faut dire aussi que Marie est confrontée à ce qu'il y a de pire au monde : le double décès
de son mari et de son enfant !
Même si Marie est entourée de ses deux meilleures amies, que son entourage professionnel est très compréhensif, elle va doucement se laisser couler dans la dépression jusqu'au bord de la folie.
Et c'est ce processus que va disséquer David Coulon avec ce roman particulièrement sensible sur la psychologie, très complexe, du deuil.
Sans pathos, il va entrainer le lecteur dans la tête de Marie, cette femme brisée... créant nécessairement des sentiments troubles : empathie, colère, répulsion peut-être, amour... chacun ressentira ce texte selon son propre vécu.
Dans ces précédents romans, David Coulon brillait particulièrement pour son talent à créer des ambiances noires, suffocantes voir effrayantes et/ou gore.
Même si avec ce roman, David Coulon continue de flirter avec le roman noir et le polar, il est impossible de ne pas accompagner Marie dans sa descente aux Enfers, de lui tenir la main et de plonger avec elle dans des ténèbres dont on ne peut remonter indemne.
Son écriture se fait fine pour décortiquer les sentiments et les pensées de son personnage principal. La forme du texte, à base quelquefois de répétitions, donne parfaitement corps aux idées obsessionnelles de Marie.
Un récit particulièrement fort parfaitement mis en image par Florent Maudoux dont les illustrations (re)donnent vie à Lila... ou plutôt à sa version réparée, magnifiée telle que l'imagine Marie.
Avec Kintsugi, David Coulon offre un roman sensible, intime, émotionnel, douloureux... viscéral !
Un roman qui coupe le souffle et laisse les larmes aux yeux !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/10/28/40088795.html
Cher Vous,
Il est des livres, s’ils ne t’étaient pas conseillés par un libraire, jamais tu ne tomberais dessus, et celui-ci en fait partie. Et Julien, le libraire de L'Esprit Livre, je le remercie de m’avoir fait découvrir ce bouquin hors-normes !
Bon, je commence la trilogie par le dernier opus, mais ce n’est pas grave, je lirais les deux premiers avec grand plaisir quand je tomberai dessus.
La bête, un jeune homme qui a commis des actes odieux, est enfermé en institut psychiatrique, mais lui veut retrouver sa mère, alors il va se faire la belle... et d’une façon !
S’en
suit une folle cavale où la bête va se faire tatouer une cible sur le front, adopter un chihuahua – logique pour un punk à chien...
Une cavale totalement déjantée avec une langue truculente et un humour digne des Monty Pythons !
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/10/22/40081978.html
Cher Vous,
Alors qu'Enzo Ponzi fait visiter Milan à un groupe de touristes, il les emmène à la découverte d'un monument incontournable de la ville : La Scala.
Pour Enzo, pénétrer dans ce bâtiment est toujours une forte émotion. Il faut dire qu'il tient sa passion pour l'Opéra de son grand-père qui lui a enseigné que :
"-Deux institutions règnent sur le coeur des Italiens : l'Eglise et l'Opéra. Quand ils ne sont pas émus par les vitraux, ils le sont par les rideaux."
Et pour son grand-père, l'Opéra passe bien avant l'Eglise...
"[...] car il incarne la passion, les sentiments,
l'excès, le pathos, la folie furieuse."
Pour Enzo, Maria Callas reste indéfectiblement liée à ce lieu mythique... Aussi, alors qu'il tente de transmettre sa passion au groupe de touristes qui l'accompagne, trouve-t-il étrange d'être interrompu à plusieurs reprises par cette vieille dame qui raille sans complexe la Diva.
Quelle ne sera pas la surprise d'Enzo quand celle-ci finira par se présenter comme étant Carlotta Berlumi, la plus grande rivale de la Callas... enfin c'est ce qu'elle affirme !
Petit à petit, Enzo se lit avec cette étrange femme excentrique, à la langue acide quand il s'agit d'évoquer le milieu très sélect des chanteurs d'Opéra... qui accuse la Divine d'avoir été manipulatrice et d'avoir ainsi saccager sa carrière...
Avec ce récit drôle, et ce personnage acide, piquant et haineux qu'est Carlotta Berlumi, Eric-Emmanuel Schmitt dresse surtout, en filigrane la carrière fulgurante de Maria Callas.
Eric-Emmanuel Schmitt, avec humour et passion, raconte à quel point Maria Callas a bousculé l'Opéra, devenant une légende puisque sans conteste les spécialistes diront qu'il y a eu un Avant et un Après Callas.
Par ce très court roman, et en choisissant de les narrer par l'oeil d'une rivale jalouse et sans envergure, l'auteur permet de (re)découvrir les grands rôles joués par la Cantatrice, de Madame Butterfly à Aïda.
Un bel hommage, sans fioritures, plein de tendresse pour une femme d'exception !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/10/21/40081457.html
Bob bosse dans un labo ana-pat. Pas vraiment la vie dont il rêvait, mais il fait avec. Le travail n’est pas trop harassant, même s’il est ennuyeux.
Un jour, arrive un bras tatoué à remettre aux flics.
La première connerie de Bob, c’est de tomber amoureux de la fille tatouée sur ce membre. La seconde, c’est d’accepter de bosser avec la mafia mexicaine pour faire un échange de pièce anatomique avant que cela n’arrive chez les flics.
Mais passé de Bob le glandeur à Roberto le dur à cuire, c’est tentant, surtout qu’on lui promet une nuit de rêve avec le modèle qui a
servi au tatouage…
Un polar noir avec une bonne, une très bonne dose de cynisme, on est presque triste lorsque l’on arrive à la fin du bouquin tellement il est jubilatoire.
Il faut bien dire que Bob va en voir des vertes et des pas mures, qu’il ne s’attendait pas vraiment à ça, lui voyait plutôt le côté glamour du truand, pas le sang, les coups et tout le merdier qui va avec.
Une fois de plus, une perle de chez Totem !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/10/15/40074663.html
Cher Vous,
Le bien et le mal, éternels antagonistes dont on ne connait pas toujours la frontière...
Strega, et tous ceux qui tournent autour de lui sont des fildeféristes, ils marchent en équilibre tentant de ne pas tomber d’un côté ou de l’autre. Certains ont déjà choisi leur camp, mais se cachent bien de le dire.
Il est vrai que quand des gosses se mettent à commettre des crimes atroces, on est en droit de se demander où est posée cette limite, si même elle existe encore. Surtout que ces mômes semblent fiers et heureux de l’acte accomplit…
Strega est un flic bourru suspendu
suite à un accident. Malgré tout, il va fouiner autour de ses meurtres, tantôt adulé, tantôt haï, peu lui importe, il investigue.
Puxili travaille en profondeur ses personnages.
Ils sont empreints de réalisme, ils ont leurs propres blessures, qui contrairement ce que l’on voudrait nous faire croire, ne les rendent pas plus forts.
L’osmose entre l’affaire, les fêlures des personnages, leurs secrets est telle, qu’elle rend ce livre addictif, quand on plonge dedans, on a bien du mal à la lâcher…
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/07/22/39983000.html
Cher Vous,
7 ans après l'Affaire de l'Ile Barbe, le Professeur Alexandre Lacassagne, assisté de son désormais incontournable et fidèle Ange-Clément Huin, se trouve confronté à une nouvelle énigme judiciaire.
Parce que les blessures reçues par Claude Moiroux, un vieil homme sans histoire, semblent étranges au juge chargé de l'affaire, Alexandre Lacassagne est appelé à Saint-Romain-au-Mont-d'Or pour tenter de trouver une explication rationnelle.
Interpellé par l'ensemble des plaies, le Professeur Lacassagne va tenter une nouvelle expérience novatrice qui se révèlera, cette fois
encore, être à l'origine de la police scientifique actuelle !
Comme pour le tome précédent, L'Affaire de l'Ile Barbe, Stanislas Petrosky s'est attaché à retranscrire avec fidélité le Lyon du XIXème siècle ainsi que le raisonnement scientifique d'Alexandre Lacassagne.
D'ailleurs, la partie historique est de nouveau validée par Amos Frappa, Docteur spécialiste du grand Professeur, en seconde partie d'ouvrage.
Bien que cette affaire puisse être lue indépendamment de la précédente, la série Surin d'Apache mérite tout de même d'être lue dans l'ordre. En effet, Stanislas Petrosky donne dans ce second opus plus de corps et d'épaisseur aux personnes récurrents que son Ange-Clément mais également son ennemi juré l'inspecteur Jacob.
Un polar historique dans la droite ligne des Agatha Christie et autres maîtres du genre, dans lequel seuls le temps et la réflexion permettent de trouver une réponse... Et quel plaisir que de suivre l'engrenage des petites cellules grises d'Alexandre Lacassagne qui décortique, dissèque et analyse pour mieux solutionner une situation complètement bloquée.
Passionné d'Histoire, Stanislas Petrosky sait recréer au fil des pages une époque fascinante qui annonce les prémices des grands mouvements de pensées révolutionnaires nés à Lyon, berceau de l'anarchisme.
Le tout est agrémenté par les magnifiques illustrations de Michel Montheillet, rendant encore un peu plus visuelle toute cette bien étrange affaire.
A lire absolument pour les fans d'histoire...
A lire absolument pour les fans de polar...
A lire absolument pour passer un excellent moment hors du temps !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/09/01/40027009.html
Cher Vous,
Ce roman d’anticipation dystopique est sorti en 1932, donc écrit lors du départ de la grande dépression qui fait suite au krach boursier de 1929.
Huxley y décrit un monde eugéniste où il n’y a plus qu’un seul Dieu, Henri Ford, où tout être humain est sous le contrôle d’une drogue, le Soma. Pas de cours d’Histoire, pas d’individualisme ni de culture, on bosse, on baise et on vénère notre Ford… Tous ces détails font que ce livre, jusque dans les années 1980 a subi les foudres de la censure.
Ce roman de SF tombe parfois dans l’oubli, puis une personne le
relit et le fait découvrir à une nouvelle génération, il revient et un nouveau lectorat en découvre la force.
Quelle merveilleuse idée a eu là l’éditeur Philéas que d’en faire une adaptation graphique !
Un dessin aux traits fluides, une belle mise en couleurs, et surtout le respect complet du roman original.
Une nouvelle vie pour cette œuvre qui fait quelque peu réfléchir aux bonheurs artificiels.
Est-ce bon de ne pas vieillir, de ne plus enfanter, d’utiliser la sexualité juste comme un moyen de se détendre, de tenir le peuple, peu importe la personne et le nombre de participants…
Bref, un roman dystopique qui fait partie des classiques et que l’on peut (re)découvrir dans ce nouveau format fort bien réussi…
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/07/15/39974273.html
Noir, Violent, Original !
Cher Vous,
Le jour où la femme de Wahhch est assassinée, sa vie bascule. Ce qui d’un sens est assez normal, on ne peut pas continuer à aller taper le carton avec les potes au bistrot le lendemain, faut un minimum de période de deuil…
Wahhch veut savoir qui a fait ça, veut comprendre, peut-être se venger, sait-on jamais…
Jusque-là, c’est un roman comme il y en déjà des dizaines – a minima- dans les rayons des bibliothèques.
Où cela devient fort intéressant, c’est que l’ouvrage est à plusieurs voix. Là aussi, il y en a déjà quelques-uns, mais lorsque la plupart des dites voix sont animales, ça change la donne, et de simple roman noir, on passe à un exercice de style littéraire pas des plus faciles et largement réussi !
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/11/02/40094307.html