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Notes et avis 1 à 10 sur un total de 18
Toute la famille est heureuse quand le bébé est né. Mais il ne leur faut pas longtemps pour comprendre que l’enfant aux yeux noirs ne montre aucune réaction, qu’il est différent, qu’il ne sera jamais comme son grand frère et sa grande sœur. Toute leur vie au hameau cévenol change. Avec un enfant handicapé, rien n’est plus comme avant. Le frère ainé adore le petit et consacre tout son temps libre à s’occuper de lui. La sœur, au contraire, se retire, devient invisible et retrouve de la consolation seulement dans la nature et avec la grand-mère qui ressent ce que le nouveau-né
fait avec la famille. Le troisième enfant, lui, a encore une autre perspective sur la vie dans une famille avec an enfant spécial.
Clara Dupont-Monod a remporté le Prix Femina 2021 pour son roman « S’adapter » dans lequel les pierres de la cour témoignent l’histoire de la famille dont tout la vie bouleverse avec le troisième enfant. C’est un rapport poétique sur ce qui se passe avec une famille mise au défi de s’en sortir de la vie avec un enfant handicapé. Les réactions sont diverses mais tout à fait compréhensible du point de vie de tout individu.
Ce qui surprend d’abord, c’est la perspective de laquelle le roman est raconté. Ce sont les vieilles pierres de la cour qui ont déjà vu beaucoup, qui sont là depuis toujours et qui sont des témoins neutres des habitants. Elles observent sans juger, elles montrent de la compassion parce qu’elles peuvent comprendre les émotions qui bouleversent les enfants. Elles sont toujours à leur place, n’importe quoi se passe et elles, comme la nature sauvage autour du hameau, offrent un refuge quand tout risque de devenir trop dur.
J’ai vraiment adoré comment les réactions des frères et sœurs sont tellement différents, comment ils réagissent à la situation et comment leur lien se développe au cours du temps.
« S’adapter » est un court roman et intense qui émotionne. L’auteur a trouvé les mots parfaits pour raconter cette histoire pour montrer comment on s’adapte à une telle situation sans fixer ou juger une réaction. Un drame intime qui souligne ce que la grand-mère a déjà compris et qui est souvent ignoré : quand il y a un enfant avec des besoins spéciaux, les autres avec leurs besoins à eux sont souvent oubliés.
La jeune professeure de littérature Raquel accepte un poste à Novariz, ville natale de son mari en région de Galicie au nord de l’Espagne. La collègue qu’elle remplace s’est suicidée, au moins c’est ce que tout le monde croit, sauf son mari, lui aussi prof du même lycée, qui est convaincu que sa femme a été tuée. Raquel n’a pas l’impression d’être bienvenue, dès le premier jour, les élèves se montrent hostiles et peu après, elle aussi est menacée directement. Elle commence à douter, est-ce que Viruca, sa prédécesseuse, a vraiment décidé de mettre fin à sa vie
ou est-ce que son mari a raison et c’était un crime parfait ? Plus elle est menacée, plus elle cherche des réponses ne sachant qu’elle est en train d’ouvrir la boîte de Pandore.
« Après toi le chaos » est le deuxième roman de l’auteur et scénariste espagnol Carlos Montero pour lequel le prix Premio Primavera de Novela 2016 lui a été attribué. En 2020, Netflix a adapté le thriller psychologique. Une fois commencé, on ne peut plus arrêter la lecture, le roman capture immédiatement et il est remplis de suspense du début jusqu’á la fin.
La protagoniste raconte les événements de son point de vue, parfois, sa narration est interrompue par des récits au troisième personnage ce qui ajoute au suspense comme le lecteur est un peu avancé par rapport à Raquel.
« Toutes les pires horreurs que tu peux imaginer, quelqu’un les a déjà commises. »
J’ai aimé le double crime, d’un côté, il y a la question de ce qui s’est passé avec Viruca, de l’autre, Raquel, elle aussi, est sous menace et on ne sait ni de quel côté ni où cela mènera. Parfois, j’avais envie de lui crier d’arrêter et de s’enfuir le plus vite possible, mais, c’est grâce à son courage que, peu à peu, un réseau incroyable est découvert et c’est seulement sur les dernières pages que l’ampleur se révèle totalement et fait preuve de la citation.
Exactement ce qu’on attend d’un thriller psychologique.
Sa mère était une icône du cinéma, connue et admirée mondialement. Mais elle a dû grandir sans elle, beaucoup trop tôt Romy Schneider est morte et elle n’a passé qu’un brève temps avec sa fille Sarah Biasini. Quand celle-ci tombe enceinte, la question la hante comment elle peut bien être une bonne mère quand elle-même n’en a jamais eu une. Elle commence à écrire non seulement pour mettre ses pensées en ordre mais aussi pour garder celles-ci pour sa fille. Sarah Biasini ne songe pas à mieux connaître l’actrice célèbre, elle cherche à comprendre la femme privée avec
ses faiblesses et ses moments joyeux.
« La mère ne m’a jamais manqué, petite. C’est la femme qui m’a manqué, une fois adulte. »
Tomber enceinte la première fois, avant tout si on l’a longtemps essayé en vain, est un grand moment qui ouvre une porte dans la pensée. C’est le moment ultime de devenir adulte et par conséquent, on cherche des modèles. Ce sont toujours les propres parents à qui on pense premièrement. Pour Sarah Biasini, c’est aussi le cas. Quoiqu’elle ait perdu sa mère à l’âge de quatre, elle a grandi dans une famille affectueuse ou rien ne lui a manqué. Sa grand-mère et sa nourrice se sont bien occupées de la fille. Une fois adulte, elle se rend compte que la mère n’est non seulement une personne qui élève mais aussi une confidente.
« elle ne m’a eue qu’à l’âge de trente-neuf ans. Elle a donc passé toute une vie avant moi. Je ne peux pas réclamer l’exclusivité. Je suis obligée de la partager avec des inconnus. »
« La beauté du ciel » est un récit très personnel, Sarah Biasini invite le lecteur à ses idées et parle franchement de ses défauts et angoisses. Sa mère était très amie avec les grands du cinéma, mais elle, sa fille, n’ose pas les contacter peur de les mettre dans une situation désagréable.
Jouer un nouveau rôle dans sa vie lui donne la possibilité d’avancer, de conclure avec un chapitre de sa vie et de se jouir du fait qu’elle a une petite fille qu’elle peut observer et accompagner en faisant ses premiers pas dans la vie.
Quand l‘écrivaine Leïla Slimani est offerte une nuit blanche au sein de la Punta della Dogana (Pointe de la Douane), musée au cœur de Venise, elle accepte comme son roman actuel ne veut pas avancer. Mais, non seulement la possibilité de se trouver seul avec des chef-d’œuvre d‘art la séduit, mais l‘idée d‘être enfermée. Pour elle, c‘est dans les petites pièces renfermées que l‘inspiration vienne. Loin du monde avec soi-même, les personnages lui parlent et l‘histoire naît. Les heures avec des sculptures et des tableaux lui entraînent avant tout à une réflexion de
son travail comme écrivaine, de l‘art en général et de sa propre histoire entre deux cultures.
« Les musées continuent de m‘apparaître comme des lieux écrasants, des forteresses dédiées à l‘art, à la beauté, au génie et où je me sens toute petite. »
Le roman de Leïla Slimani est avant tout la documentation de son flux de conscience pendant cette nuit qui coule d‘un sujet à l‘autre. D‘abord, elle se trouve face à des œuvres d‘art extraordinaires, mais elle se sent inférieure comme elle n‘a jamais développé une attitude détendue envers eux. Elle avait toujours l‘idée qu‘il fallait sentir quelque chose de singulier et de voir le génie du créateur immédiatement.
« Je suis sans doute bête. Ou bien c‘est l‘escalope milanaise qui me pèse sur l‘estomac et m‘empêche de faire le moindre effort de réflexion. »
Mais, la peinture comme la littérature est plutôt une interaction entre l‘œuvre et la personne qui le regarde ou lit et qui s‘ouvre pour avoir un échange. Ainsi, tout interprétation est correcte. La littérature comme une partie intégrale de sa vie mène nécessairement à son enfance, ses parents et son enfance entre le Maroc et la France.
« Mes parents voulaient que nous soyons des femmes libres, indépendantes, capables d‘exprimer des choix et des opinions. »
Le livre n‘est ni roman ni essai mais une réflexion continue, Slimani nous laisse participer à sa nuit au musée et ainsi partage aussi son processus créatif. J’ai bien aimé suivre ses pensées très personnelles qui montrent aussi un côté vulnérable de l’écrivaine.
Loin de Paris et du 36 quai des Orfèvres, la vie doit être plus agréable. Mais le commandant Henri Saint-Donat se rend vite compte que Marseille est beaucoup mais pas une vielle paisible. Son premier « barbecue » - une personne brûlée dans une voiture, méthode typique pour régler les comptes parmi les trafiquants – offre une surprise : ça fait des décennies déjà qu’il connaît la victime : la fameuse Carlton. Qui a bien tuée la criminelle élégante et séduisante ? La mort d’un frère d’une famille criminelle marseillaise à Paris offre une connexion aussi inattendue qu’inexplicable.
Un cas compliqué pour Saint-Donat et ses subordonnés Basile Urteguy et Louise Clet.
« Cap Canaille » a gagné le Prix du Quai des Orfèvres 2021, l’ancien lieutenant et commissaire Christophe Gavat qui a été décoré de la médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement connaît bien son métier et donne une bonne idée du travail policier.
Le cas – ou plutôt les deux cas – sont bien compliqués et prennent leur temps. Le roman reste plein de suspense quoique l’auteur développe aussi ses caractères et leur donne un air authentique avec leur histoire à part du travail. Mais, c’est avant tout la description de la région au bord de la Méditerranée qui m’a plue beaucoup.
Un check-point à la frontière israélienne-libanaise. Le jeune français Favrier s‘est enfuit de sa patrie pour oublier et pour savoir à quoi ça sert sa vie. A Ras-el-Bayada, en mai 1985, il rencontre le vieux soldat Belleface qui, avec sa sagesse et son expérience de décennies de vie de soldat, gère son groupe. Ils savent tous que, chaque jour, il pourrait y avoir une attaque du Hezbollah, il n‘y a que quelques jours un autre check-point a été attaqué et quelques de leurs confrères ont été tués. Favrier comprend vite que Belleface n‘est pas un soldat ordinaire, c‘est un
homme avec une longue histoire qu‘il va connaître pendant les trois jours à venir. Mais ce n‘est non seulement le jeune qui profite de leur rencontre, Belleface lui aussi reconnaît son sort en parlant à ce jeune idéaliste.
Jean-René Van der Plaetsen a créé une ambiance très intense dans son roman « Le métier de mourir » qui est parmi la première sélection du Prix Renaudot 2020. Il ne lui faut qu‘un seul endroit où il n‘y a plus ou moins rien et à part de Belleface et Favrier, il n‘y a presque personne. En fait, c‘est une rencontre de deux personnes qui est plus importante et révélateur que parfois toute une vie ensemble.
Pendant tout la lecture, c‘est le danger qui est à l'affût des personnages, ils se trouvent dans une situation de tension maximale et on craint tout le temps qu‘un malheur puisse se produire. Quoique à première vue, les deux hommes semblent bien différents, ils partagent aussi des similarités : tous les deux sont venus en Israël volontairement, mais aussi parce qu‘ils s‘enfuyaient. Tous les deux ont subi de graves pertes de personnes aimées, des pertes incompréhensibles d‘innocents.
« Non, il n‘y a pas de justice sur terre. Et je ne vois pas d‘autre solution que de croire à la justice de Dieu. »
D‘autre côté, Belleface est un survivant de la Shoah qui a perdu toute sa famille quoique Favrier soit un jeune catholique de la France moderne qui a connu la vie légère de Paris. Néanmoins, il y a un lien qui les joint immédiatement, le vieux reconnait soi-même dans le jeune et pour lui, Favrier est une sorte de fils qu‘i, n‘a jamais eu. En revanche, celui-ci a l‘impression d‘avoir trouvé un père et un maître, quelqu‘un de sage de qui il peut apprendre beaucoup.
« L‘important, songeait le jeune homme, c‘était de faire les choses pour lesquelles on était fait, et d‘apprendre à les faire auprès de ceux qui savent les faire. »
Une histoire intense qui pose les questions les plus importantes : à quoi ça sert la vie, comment vivre, et en quoi croire ?
Joanne mène la vie typique d’une épouse et mère dans la petite ville de Modesto dans les années 70. Son mari Thomas travaille comme médecin et elle s’occupe des enfants et du ménage. Mais un jour, un incident bouleverse toute sa vie : un agresseur lui fait tomber de son vélo et vole son sac. Elle n’a pas de graves blessures mais le fait d’être devenu victime l’empêche de retourner dans la vie et de se sentir à l’aise. Quand Thomas lui refuse plus de médicaments, elle boit de l’alcool, puis, son comportement change : au supermarché, elle échange les chariots et prépare
les dîners avec ce que d’autres personnes ont voulu acheter pour sentir un peu la normalité qu’elle-même ne retrouve plus. Un jour, après une phrase de trop de Thomas, elle se voit confrontée à une décision : ou elle se suicide ou elle recommence avec une autre vie. C’est ainsi que la nouvelle Joanne naît : à Las Vegas, derrière un comptoir d’un bar comme la reine des cocktails.
Laurence Peyrin raconte l’histoire d’une personne qui est déracinée violemment de sa vie. C’est un incident inférieur, plutôt une chose pour s’énerver et se fâcher, mais rien d’important. Pour Joanne, au contraire, c’est un moment décisif, quoique saine physiquement, son esprit et son caractère changent profondément. C’est la peur de devenir victime une deuxième fois, l’impression de ne pas être comprise, la recherche de n’importe quoi pour arrêter les pensées de tourner en rond et pour oublier cette journée fatale.
Mais l’auteur raconte aussi l’histoire de personnes qui montrent de la bienfaisance, qui ne jugent pas et qui ne posent pas trop de questions, mais qui sont là pour les autres et qui les acceptent comme ils viennent. Au Bunny Bunny, Joanne est un personnage sans passé mais pour qui il y a un présent et peut-être un avenir qu’elle crée elle-même. Une famille composée de personnes en fuite, mais une sorte de famille avec des règles strictes qui donnent de l’orientation pour ceux perdus dans la vie.
Il y ce slogan fameux « What happens in Vegas, stays in Vegas » pour attirer les visiteurs avec la promesse que leurs secrets seront bien cachés là-bas, mais ce sont aussi les âmes perdues qui s’y retrouvent. Une ville artificielle qui offre la possibilité de s’inventer de nouveau – et d’oublier d’où on vient.
J’ai bien aimé ce roman plein de compassion qui offre beaucoup à réfléchir.
Leila aime Antoine, Antoine aime Leila. Mais Leila est mariée à Alex qui ne va certainement pas partager son épouse et mère de leur fils avec quelqu'un d'autre. Quand Alex blesse Antoine gravement, celui-ci et Leila savent qu'ils ni peuvent et ni veulent continuer ainsi, une affaire clandestine, toujours en peur, toujours cachés. Mais, ils savent aussi qu'il leur faut parler franchement comme tous les deux ont menti à l’autre. Antoine n'est pas musicien et il n'a que 18 ans, Leila n'a pas 26 ans, mais 21 et soudain, il se retrouvent en fuite ne sachant où aller. Loin de Paris, ils passent
quelques jours de joie sans peur, mais leur petit bonheur ne va pas durer longtemps.
Olivier Adam raconte l'histoire en alternant les perspectives de Leila et d'Antoine. Ainsi, on sait ce qu'ils ressentent et, beaucoup plutôt que les personnages, on connaît leurs secrets et tout ce qu'ils ont caché l'un de l'autre. Avant tout, c'est l'histoire de deux jeunes, majeurs de l'âge, mais enfants à l'intérieur. Tous les deux ont fait des expériences qui les ont fait dérailler de vie, perdre de vue leurs buts et rêves, et aussi perdre un peu la motivation de vie. Ensemble, ils commencent à regagner du courage, mais ni l'un ni l'autre sache comment ça se fait: vivre une vie tout à fait normale, aller au travail, renter le soi, aimer son conjoint, parfois partir en vacances. C’est cette vie simple dont ils rêvent.
J'ai aimé suivre le destin des deux jeunes qui sont tombés dans une situation dans le vouloir et sans pouvoir empêcher le pire. Il est clair du début que leur petite affaire ne va pas se terminer en bonheur, ils ne sont pas ceux qui le bonheur croise par hasard. Ce qui est vraiment dur à supporter c’est qu’il y aurait eu des possibilités de les soutenir dans la vie, de prévenir le chaos dans lequel ils se trouvent, de les aider à atteindre leur buts simples et modestes.
Une histoire qui donne à réfléchir, racontée d’un ton mélancolique qui révèles les faiblesses et les vulnérabilités de jeunes gens entre être enfant et adulte.
Sa première parution à l’Assemblée nationale est déjà un succès : Charles, le plus jeune député jamais élu à l’AN se présente d’une manière tout à fait nouvelle dans la politique française et les médias aimaient immédiatement ce jeune homme, orphelin depuis l’âge de 12. Avec sa compagne Florence, chef d’une chaîne d’information et versée en communication, et son père biologique Jean-Baptiste, il a de grands plans de carrière : député, c’est bien. Ministre, ce serait mieux. Mais seul le poste de président peut être le vrai but. Le chemin est plein d’obstacles,
mais qui a promis une vie facile dans la politique ? Il est plein d’ambition, mais pourraient ses rêves se réaliser réellement ?
Je connais Patrick Poivre d’Arvor avant tout comme présentateur de journal et ainsi expert de la politique française et globale. C’est beaucoup plus tard que j’ai découvert ses romans. « L’ambitieux » est le deuxième dans la série de Charles, jeune homme passionné qui transforme la vie politique.
C’est avant tout le ton de l’auteur qui m’a immédiatement captivée, j’aime sa manière un peu laconique avec laquelle il raconte l’histoire. Cela reflète très bien l’insouciance de Charles qui croit en soi et pour qui les rêves sont seulement le début du chemin qui mène à leur réalisation. Quoiqu’il utilise aussi les stratagèmes qu’on attend d’un homme politique et quoiqu’il avance stratégiquement, il garde l’air d’un jeune rebelle qui ne s’occupe pas trop des habitudes. Il aime se présenter avec les artistes et les hommes et femmes glamoureux – les ressemblances avec des personnes réelles sont certainement fortuites.
Un excellent ouvrage qui n’a pas encore fini l’histoire de Charles.
Notes et avis 1 à 10 sur un total de 18
Diadié Dembélé - Le duel des grands-mères
Le jeune Hamet vit à Bamako avec sa mère. Son père travaille en France et comme celui-ci n‘avait pas la possibilité d‘obtenir une bonne éducation, il voulait que son fils aille à une école française pour apprendre la langue du colonisateur. Mais, l‘école est dure quoiqu‘il apprenne vite le français. Après plusieurs incidents, les parents décident d‘envoyer Hamet chez ses grands-mères qui habitent la campagne. Là, il passera l‘été non seulement à apprendre à obéir de nouveau, mais aussi à connaître l‘histoire de sa famille.
« Le duel des grands-mères » est le premier roman du Malien Diadié Dembélé. L‘auteur réussit à créer une atmosphère vivante et animée qui bien transporte les émotions du jeune Hamet qui, d‘un côte est un peu naïf comme il peut bien l‘être à son âge, mais qui, de l‘autre côté, est observant et intelligent et peut regarder derrière les façades des adultes et reconnaît que parfois, ceux-ci suivent leurs intérêts plutôt que être sincères.
J‘ai vraiment adoré la première partie du roman dans laquelle on apprend beaucoup sur la vie à Bamako, avant tout sur le rôle de la langue qui est un indice du statut social. Hamet est un caractère gentil qu‘il faut aimer immédiatement.
« Il y a des serpents venimeux, des plantes vénéneuses, mais surtout des humains venimeux. »
C‘est au village d‘où viennent ses parents qu’il apprend une leçon pour sa vie. Non seulement reconnaît-il les différences entre Bamako et la vie à la campagne qui est toujours marquée par une foi ancienne. Avant tout, il s’aperçoit des lois non écrites qu‘il faut connaître et obéir. En plus, il y a là des choses qu‘il ne sait pas, l‘histoire de sa famille, des affaires datant de décennies qui sont toujours présentes dans les têtes des habitants du village.
Un roman d‘apprentissage émouvant. Dembélé rend hommage au femmes qui vivent à l‘ombre des hommes mais qui trouvent une manière de profiter de leur place. Et, en outre, le roman montre qu‘il n‘y a non seulement l‘éducation formelle qui est importante mais qu‘il y a aussi une autre éducation qui n‘est pas enseignée dans les écoles mais dans la rue.