En cours de chargement...
Dans ce numéro, on se propose d'appréhender les activités artistiques dans une perspective trans-sectorielle et à partir d'un point de vue peu usité : en effet, plutôt que d'étudier soit les artistes et leur environnement, soit les publics ou les commanditaires, nous avons choisi de nous intéresser aux activités intermédiaires qui les mettent en relation, c'est-à-dire aux agents de comédiens, aux galeristes, aux programmateurs de concerts, aux collectifs d'artistes ou aux promoteurs de foires du livre.
Le choix d'observer les professions artistiques par l'intermédiation permet de renouveler l'étude des mobilisations collectives dans les mondes de l'art, objet de ce numéro. Les articles de ce numéro prennent en compte à la fois des organisations d'employeurs ou de financeurs, et des organisations de travailleurs artistiques : en cela, ils incitent à saisir combien les pratiques et les relations des individus et des groupes qui constituent les mondes de l'art, sont caractérisées par leur place dans des systèmes d'intermédiation évolutifs, et par les conflits de territoire qu'ils organisent et régulent.
La division sociale du travail n'est jamais donnée d'avance, car elle est l'enjeu permanent de rapports de force dans sa dimension non seulement verticale (dominants et dominés d'un même secteur) mais aussi horizontale, à travers précisément les tensions ou alliances de circonstance entre groupes et professions. Dossier publié sous la direction d'Olivier Roueff et Séverine Sofio.