Chronique de village, bestiaire drolatique, comédie humaine burlesque, truculente où s'enchaînent scènes mordantes, grinçantes, irrévérencieuses, cet Homme sans moustache est un plaisir de lecture à défriser la morosité ambiante.
Tout plein de la saveur d'une bonne vieille discussion au bistrot. Chapitré en scènes plus cocasses les unes que les autres comme on raconterait une bonne histoire à la veillée. Le tragique devient une comédie dans ce village. Les sanglots sont rieurs, les rires communicatifs.
Les petits événements y sont le refuge des grands essor de l'imagination
et de la vie dans ce qu'elle a de plus intense : le plaisir d'exister parmi ses semblables. Qu'ils soient bourrus, ivrognes, curé de basse-cour. Qu'ils soient riches ou miséreux. Vulnérables, vicieux ou généreux. On se plaît malgré les dissensions, les coups du sort et les petites animosités, à vivre ensemble.
Un vent de fraîcheur, de légèreté et de moquerie savoureuse, fait souffler ce roman sur nos tables de librairie. Et ça fait sacrément du bien, de s'enjailler comme ça, l'air de rien.
Un régal, un bigaré, une enfilade de rires, un plaisir fou !
L'agneau à la broche et la grenade
Une comédie à l'image de ce délicieux mets balkanique qu'est l'agneau à la broche : cruelle et savoureuse. Entre un film de Kusturica et un roman de San Antonio : foutraque et débridée.
Moments de rigolade à la con et de beaufitude assurés dans cette satire d'une société virile empêtrée dans ses contradictions.
Allez, prenons encore un verre dans le bistrot de Smiljevo, nous n'allons pas le regretter !