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Il y a peu d'écrivains que leurs lecteurs puissent suivre au jour le jour, dans leurs travaux, leurs lectures ou leurs promenades. André Gide était de ceux-là. Ernst Jünger l'est sans aucun doute. Les lecteurs de Jardins et Routes et du Journal le savent. On pouvait croire pourtant qu'il fallait à Jünger des événements, un climat extraordinaire : la guerre. Tous ceux qui le suivront dans ce Voyage atlantique verront qu'il n'en est rien et que le regard de Jünger fait jaillir l'intérêt des moindres choses, des objets les plus pacifiques.
Si on a bien voulu accompagner Goethe en Italie, Gide au Congo, qui ne voudra être le compagnon de croisière de Jünger autour de la Méditerranée et le long des rivages de l'Amérique du Sud ? Même quand il se fait grave, son monologue ne se départit jamais du ton de la familiarité et, sous une apparente froideur, se cachent une tendresse et une attention du monde exceptionnelles.