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"Les partis sont morts", disent les uns ; "Ce n'est pas la rue qui
gouverne" affirment les autres. Si, en démocratie, les citoyens
jouissent d'un large choix de modes d'expression pacifiée de
leurs opinions, de la manifestation au vote, on tend trop
fréquemment à opposer mobilisations protestataires d'un côté
et actions plus institutionnalisées de l'autre. Pourtant,
participer à un défilé ou faire grève, s'investir dans une
association ou dans un syndicat, ou encore militer dans un
parti constituent des activités non seulement proches, mais
aussi souvent complémentaires.
Ces diverses formes d'action
ne sont que des facettes différentes mais non exclusives de
l'engagement. Faire entendre sa voix dans la rue n'empêche
ainsi pas d'emprunter par ailleurs la voie des partis et des
urnes. Cet ouvrage s'attache à retracer les liens multiples
qu'entretiennent les partis politiques et les mouvements
sociaux : liens de coopération ou de rivalité lorsque les uns
tentent d'instrumentaliser les autres ; liens génétiques lorsque
des mobilisations aboutissent à la création d'un nouveau parti ;
liens militants lorsque des individus se déplacent entre
organisations, recourent à des modes d'action variés ou
cumulent différentes casquettes.
A travers la mise en
perspective d'exemples passés et actuels, européens, africains
ou américains, ce sont les diverses façons de s'investir
politiquement qui sont décryptées ici. Les auteurs montrent
que plutôt qu'opposer différentes formes d'engagement et
d'organisation, il convient d'analyser concrètement les
interactions entre les mouvements protestataires et les
institutions partisanes, pour comprendre plus largement
comment se structurent les régimes politiques et saisir les
dimensions plurielles de la citoyenneté.