Violence, Illettrisme : La Faute A L'Ecole

Pourquoi 40 % des enfants entrant au collège sont-ils illettrés (norme OCDE), c'est-à-dire incapables de comprendre et de résumer un écrit d'une dizaine de lignes ? Pourquoi la violence ravage-t-elle leurs comportements de plus en plus précocement ? On peut accuser directement les méthodes pédagogiques qui sévissent aujourd'hui à l'école dès la maternelle et le primaire. Insidieusement et à notre insu, l'enseignement a été vidé de son contenu et des valeurs qui y prévalaient. Comment, en effet, les parents se douteraient-ils que l'on empêche, par des moyens plus ou moins coercitifs, les enfants en phase d'apprentissage de prononcer, même à voix basse, les mots qu'ils lisent ? Comment s'apercevoir qu'un élève qui énonce sans hésitation un texte simple qu'il suit des yeux n'en comprend pas le sens ? En quelques décennies, la lecture globale ou semi-globale, silencieuse, rapide, voire prédictive, qui néglige le sens du texte, la grammaire qui est devenue une suite de recettes dépourvues de logique, le mode de pensée qui n'est plus qu'intuitif ont évacué l'exercice de la raison. De ce fait, la mémoire à long terme régresse, la culture s'amenuise, les repères s'estompent, et l'identité personnelle devient floue. L'enfant, incapable de comprendre et d'exprimer ses émotions, perd la maîtrise de soi. La violence, souvent sans objet, est le seul moyen qu'il lui reste de se faire entendre. Loin des querelles de chapelles, cet ouvrage est avant tout le fruit de l'expérience d'un homme de terrain, qui a rencontré et rencontre encore quotidiennement, pour les aider, les victimes de ces méthodes dont il démonte ici les mécanismes. Mais il délivre aussi un message d'espoir, car, constate-t-il, même à cinquante ans passés, les dégâts sont réversibles, à condition que soient enfin donnés les outils nécessaires à la structuration de la pensée.