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On pourrait parler du bicentenaire de la découverte du théâtre de l'Inde par l'Europe puisque c'est en 1789 que parut la version anglaise d'une pièce d'un auteur indien plus que célèbre, Kâlidasâ. Le théâtre sanskrit connut son âge d'or du IIe siècle au VIIIe siècle, grâce à de nombreux dramaturges dont on jouait les pièces, dans les cours princières, les temples ou les lieux de pèlerinage. Le spectacle qu'il offre convoque aussi bien le texte que la musique, les chants, les danses, le mime et les maquillages.
On s'y exprime en plusieurs langues, le sanskrit — ce fascinant langage d'érudits qu'on peut dater de plus de 3500 ans — et des parlers régionaux. Les dialogues en prose et les strophes en vers alternent, créant un effet de profondeur. Cet art théâtral a fait l'objet de traités de dramaturgie qui, entre autres, ont proposé une théorie de l'émotion esthétique, remarquable par sa finesse et qui ne connaît guère d'équivalent.
Ce théâtre reflète partiellement le monde indien, avec ses beautés et ses désirs, ses intrigues et ses générosités, son ordre social et religieux obsédant. Mais il aspire avant tout à nous livrer au plaisir esthétique, dégagé de toute souffrance ou du conflit. Invariablement, ce poème qui se donne à voir finit bien. Bhâsa, peu connu en Occident, garde une part de son énigme. Selon une hypothèse vraisemblable, on lui attribue treize pièces et on le fait vivre au IIIe siecle.
Il est l'un des plus anciens dramaturges de l'Inde. La comédie de cour ici traduite est inédite en français.