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Il n'y a qu'une ville à la taille de l'énergie de Doris : Berlin ! Fuyant la ville moyenne où elle végète, Doris, séduisante et séductrice, part à la conquête de la Babylone des années 30. Un objectif en tête : devenir une vedette. Elle plonge alors dans un univers éclatant et éclaté : le champagne coule à flot comme les êtres à pic dans la misère. Artistes, mondains, miséreux se lancent à corps perdu dans un dernier tour de piste avant le désastre qui s'annonce en Europe.
Ne pouvant compter que sur elle-même, Doris va tout vivre au risque d'être emportée par ce torrent. Texte féministe avant l'heure, Irmgard Keun crée un personnage qui résiste à toute assignation.
Une vie étincelante
Non mais quel personnage, non mais quelle femme !
Qu'elle soit intrépide insolente espiègle ou envieuse, qu'elle se fasse charnelle ou fuyante, docile ou sévère, Doris est une femme qui aime. Autant les hommes que sa liberté. Ne s'en laissant jamais conter, elle peuple les rues de Berlin comme une fleur sauvage, éprise du monde, elle mord la vie comme elle butine. Elle est multicolore.
Doris, c'est une vie en soi. Une vie de fièvre, un oiseau scintillant et sauteur.
Une vie étincelante c'est tout ça et plus encore. C'est l'entre deux guerres, les vedettes, les cocktails, c'est l'insoumission et le vertige.
Irmgard Keun braise son écriture, la fait tour à tour poétique délicate et brumeuse. Elle n'a pas peur d'afficher au grand jour les gros et grands sentiments quels qu'ils soient, quoi qu'ils valent.
Une soif qui ne recule pas devant l'excès.
Voilà encore une de ces figures inoubliables, ressorties des cartons par les éditions du Typhon. Une voix comme un murmure hurlant.
Bang bang !