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J'étais là depuis tellement longtemps. Là, depuis plus de six ans, à l'isolement, dans une cellule du rez-de-chaussée du bâtiment G de la prison Saint-Paul de Lyon, dans un endroit qu'on appelle là-bas le sous-marin (les journaux l'appellent aussi la Marmite du Diable). La cellule, huit mètres carrés, le long du mur un lit métallique rivé au sol, de l'autre côté une petite tablette scellée au mur, un tabouret, un lavabo, une cuvette de WC en faïence et une espèce de placard-étagère brinquebalant.
Le plafond était très haut, trois mètres cinquante à peu près, et il y avait une fenêtre, à deux mètres quarante, avec un bord incliné pour qu'on ne puisse pas s'y accrocher. Par cette fenêtre, le soleil n'entrait jamais. C'était une exposition plein nord. Tout ce que j'apercevais, c'était un petit bout de carré de ciel gris au-dessus des toits...