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" Ce matin, John John est mort. Il s'est égaré dans le brouillard, engueulé une dernière fois avec sa femme tyrannique dans son coucou de sex symbol. Ils se sont abîmés pour toujours. New York a perdu son fiston. Madison Avenue éclate de pureté. Je vis comme un rat. L'été, tout se passe dehors. Cela se voit moins. Je suis dans le rythme. J'ai vingt-cinq ans, deux dollars en poche... Au royaume des Kids, je suis devenue un petit mec.
" Par peur de l'ennui, l'héroïne d'Une fille dans la ville crée sa petite entreprise de e-business. Wonderwoman, elle veut se hisser sur la première marche du podium. Après le 11 septembre 2001 et la fin de la bulle Internet, elle juge ses rêves obscènes. A la poursuite d'un nouveau sens, elle tente alors de construire une grande histoire d'amour. Mais les Capitalistes cernent la planète ; son cœur menace d'exploser.
De New York à Kaboul, via Paris, Séoul, Mexico et Moscou, Une fille dans la ville est un road-movie autour de la folie économique, un tableau terrifiant sur les sentiments amoureux à l'heure de la mondialisation, le roman caustique d'une génération au bord du gouffre.
Windows on the world
"Il faut voir le monde tel qu'il est. Et vouloir le changer quand même". Winston Churchill
Le titre à part Kaboul, pourrait faire penser à l'itinéraire d'une fille dans les plus belles villes du monde à l'assaut des grandes boutiques de mode ayant leur enseigne dans chacune de ces capitales mais ce n'est pas tout fait ça. Si c'est un portrait saisissant de New York, vécu de l'intérieur et de ce qu'elle offre à celui qui voudrait s'y frotter, ce sont plutôt les étranges saisons d'un monde qui change et de plus en plus affiche un mode de vie et un rythme insoutenable. "Je découvre le monde ; il pleure". Et c'est pourtant une fille douée, une "battante" qui se prend une grande gifle et nous refait le film d'une mutation qui a pris naissance au moment de l'effondrement de la bulle internet et du 11 septembre. New York, ville littéralement vitrifiée en son cœur par ces deux événements en est sans doute la bonne caisse de résonnance... "L'Europe se gausse, la Chine travaille. New York imprime tout." C'est aussi une ville romantique et ce qui donnera sans doute le goût à Flore Vasseur à travers son avatar qui parle à la première personne de dire : "Ce que j'aime, c'est observer, raconter". Ce qu'elle raconte, notre monde et pas un autre, notre présent et peut-être aussi ce qui fait courir une trentenaire à travers le monde et comment le monde, le vrai, bouscule sa trajectoire jusqu'à Kaboul en bout de piste. Un regard lucide et original sur une mutation en cours et vécu en profondeur par une jeune femme qui ne veut rien rater ni se laisser enfermer. Combat donc avec ses propres démons et un nouvel ordre du monde...