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La maladie s'est transformée au gré de l'évolution de la société occidentale. Ainsi, au fil du temps, selon l'encadrement que celle-ci lui prescrit, la maladie a su exprimer la transgression de la prohibition taboue, la colère de la divinité, l'épreuve divine, la possession diabolique, la présence d'un élément impur
dans la cité, etc. Le malade est pour sa part passé du rôle de transgresseur à celui de victime ; il est allé du malade coupable au malade mental, en passant par le malade imaginaire, jusqu'à ce qu'il devienne, avec la découverte du gène, un malade réel.
Aujourd'hui la maladie est bel et bien devenue objectivement, scientifiquement, culturellement et mythologiquement réelle. Quelles sont les conséquences directement associées à cette transformation ? Qu'en est-il de l'acte de traiter, de guérir ou d'intervenir dans notre société ? Pourquoi devient-on, " patient " face à nos symptômes ? Qu'en est-il du pouvoir de l'intervenant en santé dans une société où le savoir médical est omniprésent et représente le savoir absolu pour le sujet social devenu silencieux ? Jusqu'où va la prise en charge ? Quel est le coup réel du système de santé ? Le traitement concerne-t-il le processus de formation des symptômes ou une simple modification de ses effets réels dans le corps d'un sujet atteint ? Dans cet essai analysant le fonctionnement, les effets pernicieux et les sous-entendus morbides du discours médical et du système de santé, Philippe Gaulin propose, à travers une relecture de Freud, une autre façon de voir, de concevoir et de traiter des symptômes dans une société technomédicale.