Heinz Guderian est considéré comme le père fondateur de l’arme blindée allemande et sans doute l’un des plus grands spécialistes de la guerre de mouvement. Grand lecteur des textes sur la puissance mécanique de De Gaulle, Guderian aura ,à la différence du français, les moyens de ses ambitions. Il dut cependant se battre pour constituer les divisions blindées qu’il imaginait pour la Werhmacht. Ce général emblématique des grandes campagnes militaires de la seconde guerre mondiale en Europe avait un sens aigu de l’organisation des forces blindées dans le dispositif d’une
bataille terrestre.
Guderian eut le mérite de noter ses impressions depuis l’accession d’Hitler au pouvoir jusqu’à la fin de la guerre dont il fut l’un des héros lors des premières campagnes et jusqu’à l’embourbement en Union Soviétique. Il écrit “Je me suis efforcé de narrer ce que j’ai vécu.” C’est ce qu’il va faire pendant des années. Des documents de première main que l’historien Benoit Lemay a mis en ordre et qu’il contextualiste avec beaucoup de rigueur. Il montre que contrairement à une opinion trop souvent admise, le haut commandement de l’armée auquel Guderian appartient, a joué un rôle décisif dans la préparation des guerres d’agression d’Hitler en fournissant à celui-ci des plans de campagne, anticipant même parfois ses désirs. La présence de l’historien permet de mettre en lumière les contradictions de Guderian qui recompose les événements sous un jour plus favorable. Ainsi laissa-t-il entendre après la guerre que c’est à la veille de l’offensive de Pologne qu’il fut informé alors même que la campagne était planifiée depuis fort longtemps et connue par les hommes de son grade. Il en a été de même pour l’opération Barbarossa. Mais contrairement à ce qu’affirme Guderian dans ses mémoires, il n’est pas vrai qu’il ne fut informé de l’attaque contre l’Union Soviétique à la mi-novembre 1940 et qu’il eut à ce moment là protesté avec énergie contre la perspective d’une guerre à deux fronts. C’est exactement là que se situe le travail de l’historien, écarter les imprécisions volontaires des acteurs de l’histoire et conserver la vérité des faits.
Ces souvenirs de Guderian permettent de saisir la réflexion d’un soldat qui fut l’un des génies militaires de son époque mais qui tentera plus tard de se replier derrière ses seules compétences militaires en fuyant devant ses responsabilités quant à ses complicités avec certains crimes de la Wehrmacht en Union Soviétique et en Pologne. Un document important et éclairant.
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Heinz Guderian est considéré comme le père fondateur de l’arme blindée allemande et sans doute l’un des plus grands spécialistes de la guerre de mouvement. Grand lecteur des textes sur la puissance mécanique de De Gaulle, Guderian aura ,à la différence du français, les moyens de ses ambitions. Il dut cependant se battre pour constituer les divisions blindées qu’il imaginait pour la Werhmacht. Ce général emblématique des grandes campagnes militaires de la seconde guerre mondiale en Europe avait un sens aigu de l’organisation des forces blindées dans le dispositif d’une bataille terrestre.
Guderian eut le mérite de noter ses impressions depuis l’accession d’Hitler au pouvoir jusqu’à la fin de la guerre dont il fut l’un des héros lors des premières campagnes et jusqu’à l’embourbement en Union Soviétique. Il écrit “Je me suis efforcé de narrer ce que j’ai vécu.” C’est ce qu’il va faire pendant des années. Des documents de première main que l’historien Benoit Lemay a mis en ordre et qu’il contextualiste avec beaucoup de rigueur. Il montre que contrairement à une opinion trop souvent admise, le haut commandement de l’armée auquel Guderian appartient, a joué un rôle décisif dans la préparation des guerres d’agression d’Hitler en fournissant à celui-ci des plans de campagne, anticipant même parfois ses désirs. La présence de l’historien permet de mettre en lumière les contradictions de Guderian qui recompose les événements sous un jour plus favorable. Ainsi laissa-t-il entendre après la guerre que c’est à la veille de l’offensive de Pologne qu’il fut informé alors même que la campagne était planifiée depuis fort longtemps et connue par les hommes de son grade. Il en a été de même pour l’opération Barbarossa. Mais contrairement à ce qu’affirme Guderian dans ses mémoires, il n’est pas vrai qu’il ne fut informé de l’attaque contre l’Union Soviétique à la mi-novembre 1940 et qu’il eut à ce moment là protesté avec énergie contre la perspective d’une guerre à deux fronts. C’est exactement là que se situe le travail de l’historien, écarter les imprécisions volontaires des acteurs de l’histoire et conserver la vérité des faits.
Ces souvenirs de Guderian permettent de saisir la réflexion d’un soldat qui fut l’un des génies militaires de son époque mais qui tentera plus tard de se replier derrière ses seules compétences militaires en fuyant devant ses responsabilités quant à ses complicités avec certains crimes de la Wehrmacht en Union Soviétique et en Pologne. Un document important et éclairant.