Rien dans les poches, Tout dans les mains

Beaucoup de gens parlent au nom des autres. Au nom de dieu, du prolétariat, de la jeunesse (quand ce n'est pas de la jeunesse des cités), au nom d'un comité central visible ou invisible, au nom de l'objectivité historique... Huit syndicats représentant 7 % des salariés parlent au nom de tous les salariés. Les féministes parlent au nom des femmes. Et pour nous rendre muets, on nous donne des stars. Les idéologies dominantes nous fournissent les outils au travers desquels nous devons penser et parler. Ces outils, nous en avions plein les poches, mais nous n'avions rien dans les mains, pour le grand bonheur de ceux qui ont intérêt à ce que tout change en apparence, pour que rien ne bouge. Cet ouvrage collectif a été placé sous l'autorité d'une personne, Camille Sardon, afin d'éviter toute autre forme de personnalisation.