Rapport mondial sur le développement humain

Les marchés mondiaux, la technologie mondiale, les idées mondiales et la solidarité mondiale peuvent enrichir la vie des individus aux quatre coins de la planète. Encore faut-il que leurs bienfaits soient partagés équitablement, et que cette interdépendance s'exerce au service de la population, et pas uniquement de l'argent. Le rapport de cette année montre que la mondialisation n'est pas un phénomène nouveau, mais que la période de mondialisation actuelle qui est impulsée par les marchés mondiaux concurrentiels, évolue plus vite que la maîtrise des marchés et que la faculté des individus de s'adapter à ses conséquences. Caractérisée par " un rétrécissement de l'espace, un raccourcissement des délais et une disparition des frontières ", la mondialisation ouvre grand la porte des opportunités. A condition d'être axées sur les besoins de la population, les avancées dans les technologies de la communication et les biotechnologies peuvent faire progresser toute l'humanité. Mais il arrive que les marchés aillent trop loin et mettent en péril les activités non marchandes, si essentielles au développement humain. En effet, les pressions budgétaires compriment la fourniture de services sociaux. Les pressions sur le temps réduisent l'offre et la qualité des services d'assistance et de solidarité envers les personnes dépendantes ou en difficulté. Et les pressions sur les incitations nuisent à l'environnement. La mondialisation aggrave par ailleurs l'insécurité humaine : la criminalité mondiale, les maladies et la volatilité financière se propagent plus rapidement que les mesures engagées pour les contrer. Ce rapport recommande le programme d'action suivant : réforme de la gouvernance mondiale pour une plus grande équité, nouvelles approches régionales de l'action et de la négociation collectives, et mise en œuvre de mesures nationales et locales visant à saisir les opportunités du marché mondial pour faire avancer plus équitablement le développement humain. Outre le classement de 174 pays selon l'indicateur du développement humain (IDH), l'édition de cette année présente dans un nouveau tableau les tendances du développement humain entre 1975 et 1997 pour 79 pays. Ce tableau révèle que, d'une manière générale, les pays ont fait des progrès considérables sur la voie du développement humain, mais que la portée et le rythme de ces progrès sont variables. Ce rapport comprend également des contributions spéciales. Le prix Nobel Amartya Sen décrit comment l'indicateur du développement humain donne un visage humain à l'évaluation des processus de développement. Paul Streeten dresse, lui, le bilan de dix ans de Rapports mondiaux sur le développement humain. Enfin Ted Turner, grand nom des médias, lance un appel pour le partenariat avec les Nations Unies en vue de relever les nouveaux défis mondiaux de notre époque.