Une fois n'est pas coutume, le nouveau roman d'Olivier Norek n'est pas un polar mais un roman historique dont le sujet est un événement peu connu de la Seconde Guerre Mondiale, l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique.
Il s'intéresse notamment à un jeune paysan, Simo, qui va devenir le sniper le plus dangereux de l'armée finlandaise, à tel point que les soldats russes le surnommeront la « Mort blanche ».
Basé sur une solide documentation, Les guerriers de l'hiver est la nouvelle pépite de l'excellent Olivier Norek.
On constate aujourd'hui dans les sociétés musulmanes un regain de la pratique du ramadan. Ce regain peut être interprété comme un signe de réislamisation,...
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On constate aujourd'hui dans les sociétés musulmanes un regain de la pratique du ramadan. Ce regain peut être interprété comme un signe de réislamisation, mais il ne s'agit pas d'un simple retour à une tradition. A travers la permanence du rite, c'est l'évolution de ses formes, le changement de ses modalités, le renouvellement de ses discours, l'exégèse de la foi qui sont à l'œuvre. Ce qui frappe à la lecture des chapitres de cet ouvrage, c'est l'extrême adaptabilité d'une pratique religieuse qui est tout sauf figée et uniforme. Le ramadan est présenté dans cet ouvrage comme un rituel de changement social, d'innovation culturelle, de politique publique, voire de mobilisation politique. Il est également un temps de négociation entre sphères publique et privée dans le contexte de la globalisation. On peut en voir l'illustration à travers l'utilisation électorale du " mois béni " en Iran ou en Turquie, sa mise à profit par le Parti de l'action démocratique en Bosnie, ou sa manipulation par les tueurs de diverses obédiences en Algérie. Sans oublier les disputes lunaires auxquelles il donne lieu entre les différentes autorités, ni sa visibilité croissante dans les sociétés ouest-européennes. Cette flexibilité du rite s'accompagne de sa polysémie : il est un moment fort d'investissement religieux, politique et économique qui permet la distinction sociale et l'individuation du croyant. Si l'on ajoute que le ramadan est en même temps une fête carnavalesque qui introduit et canalise le désordre et la transgression, on admettra, avec les auteurs de cet ouvrage, qu'on ne peut le considérer simplement comme une norme contraignante. Sous ses auspices, la relation de l'Homme au Dieu créateur va de pair avec la création du monde par l'Homme.
Sommaire
LES POLITIQUES PUBLIQUES DU RAMADAN
Les usages politiques du ramadan, de l'Empire ottoman à la république de Turquie
Le ramadan au Maroc : sacralisation et inversion
Une piété inventée : le ramadan dans les mass media syriens
SPHERE PRIVEE, SPHERE PUBLIQUE
Le ramadan, révélateur des évolutions de l'islam en Bosnie-Herzégovine
Le ramadan comme négociation entre le public et le privé : le cas de la République islamique d'Iran
LE TEMPS DES MOBILISATIONS
L'autre face de la lune : Figures politiques du ramadan en Afrique orientale
Islam minoritaire : du rituel communautaire à la mobilisation des musulmans chinois
Fariba ADELKHAH, anthropologue, est chargée de recherches au Centre d'études et de recherches internationales à Sciences-Po.
François GEORGEON, directeur de recherches au CNRS, est historien de l'Empire ottoman au sein de l'unité " Etudes turques et ottomanes ".