Problèmes politiques et sociaux N° 989, Octobre 2011

Des mouvements de révolte populaires importants se développent aujourd'hui à travers le monde. Si on ne peut pas tous les regrouper sous le vocable de désobéissance civile, ils partagent cependant des points communs avec celle-ci et parfois s'en revendiquent directement (mouvement des Indignés, révolutions arabes, etc.). Il peut s'agir de mouvements de masse aux revendications très larges ou d'actions collectives centrées sur un objectif, celui par exemple d'ouvrir un débat public sur les OGM en les arrachant comme l'ont fait les "faucheurs volontaires".
On verra à travers de nombreux textes philosophiques et juridiques présentés dans ce dossier que la réflexion sur la notion de désobéissance n'est pas nouvelle et qu'elle est au coeur des enjeux qui concernent directement le fonctionnement de la démocratie. Le débat s'est trouvé relancé récemment à la suite de l'essor, dans plusieurs pays dont la France, d'actions collectives de résistance ayant notamment pour objet une certaine évolution des politiques publiques.
Les juristes confrontés à cette question se trouvent également appelés à prendre position et les magistrats à juger de comportements qui, quoique délictueux au regard du droit positif, relèvent dans certains cas de la défense de droits fondamentaux.