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Malgré les Droits de l'Homme qui postulent l'autodétermination de la personne en tant que telle, le suicide est considéré comme un échec individuel et sociétal, l'euthanasie comme un homicide non poursuivi sous conditions, et l'assistance au suicide comme une prétention individualiste indécente, que ni les législateurs ni les Eglises n'acceptent de cautionner. J'ai été interpellé plusieurs fois dans mon ministère par des personnes qui avaient décidé de quitter la vie, paisiblement, en famille, selon le protocole confié par le Conseil Fédéral Suisse à Exit.
Elles m'ont demandé d'accepter leur démarche, de les écouter et de les accompagner. J'ai été frappé par la dignité de leur demande. J'ai tenté, par ce livre, non de donner la parole à celles et ceux qui avaient décidé de franchir le seuil de la vie – ils ne me l'ont pas demandé – mais de nourrir la parole de celles et ceux qui ont à débattre de la question en mettant à disposition des éléments et des arguments dont ils ont toute liberté de faire usage ou non.
Ouvrir le débat sur une dimension pastorale (accompagner) en tentant de l'arracher à la dimension dogmatique ou légaliste (prescrire). Celles et ceux qui souhaitent quitter la vie nous demandent de les aimer.
