Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Elle parle de la terre rouge. La poussière qui, d'est en ouest, brûle les yeux quand le vent souffle. Elle ne connaît même pas les extrémités de...
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Elle parle de la terre rouge. La poussière qui, d'est en ouest, brûle les yeux quand le vent souffle. Elle ne connaît même pas les extrémités de la Crète, l'île où elle a dû commencer une autre vie, avec sa mère, avec ses frères, loin du père resté à Smyrne. Elle ne connaît de la Crète, ni Zakros, ni Falasarna. Elle me dit qu'elle n'a plus besoin d'aller nulle part pour savoir que c'est beau. Elle sait que Dieu n'a fait que de belles choses. Ce sont les hommes qui démolissent, salissent, bâtissent n'importe où. Pas Dieu! Mais l'ânon a besoin d'aller voir, de se rendre compte par lui-même que ce que Dieu a fait est beau. Quand il revient, il comprend que tout était là, qu'il suffisait d'ouvrir les yeux. Pendant ce temps, sa vieille mère prend des rides et des cheveux blancs, les jours passent, s'en vont. Et quand l'ânon revient - quand il revient ! -, la vieille mère est trop vieille pour le reconnaître. Elle dit cela et mon regard rencontre le sien.