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" Da Achour ne quitte jamais sa chaise à bascule. Chez lui, c'est une protubérance naturelle. Une cigarette au coin de la bouche, le ventre sur ses genoux de tortue, il fixe inlassablement un point au large et omet de le définir. Il est là, du matin au soir, une chanson d'El Anka à portée de la somnolence, consumant tranquillement ses quatre-vingts ans dans un pays qui déçoit. Il a fait pas mal de guerres, de la Normandie à Diên Biên Phu, de Guernica au Djurdjura, et il ne comprend toujours pas pourquoi les hommes préfèrent se faire péter la gueule, quand de simples cuites suffisent à les rapprocher.
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2/5
J’adore le style de cet écrivain, métaphorique, poétique, très visuel, et dans ce roman s’ajoute un cynisme délicieux, des dialogues secs et vifs, et le personnage de Llob est le champion des réparties cinglantes. Le contexte est forcément noir, l’Algérie aux prises avec le terrorisme et l’intégrisme, etc. Tout ça c’est très bien, mais que dire de l’histoire ? L’intrigue a du mal à démarrer, elle finit par prendre une tournure bizarre, confuse, bâclée. Je n’a pas réussi à m’intéresser à l’enquête de Llob, bien mince et sans surprise. Sans le style de Khadra et le personnage de Llob, j’aurai sombré dans l’ennui total.
La fin est consternante, mais je pense (et j’espère !) qu’elle appelle le deuxième volume. Je ne pense pas récidiver avec les polars de Khadra, ou alors dans longtemps, quand j’aurai oublié ma déception du moment.