Mers Du Sud

Pacifique sud : la beauté d'un paradis perdu saisie à travers 150 photographies vraiment hors du commun, prises au début des années 1930 par l'écrivain et ethnographe autrichien Hugo Bernatzik. Bernatzik effectua un voyage qui dura plus d'un an, entre 1932 et 1933, dans les Iles Salomon, en Nouvelle-Guinée et à Bali. Son compte-rendu de voyage, à la fois vivant et captivant, et ses observations des mythes, coutumes et traditions des peuples qu'il rencontra furent publiés dans un livre, Südsee : ein Reisebuch [Südsee : Voyages dans les Mers du Sud], qui ne tarda pas à être traduit en anglais (1935). A l'époque, parmi les milliers de clichés qu'il prit, seule une petite partie fut publiée, et uniquement en petit format, destinés surtout à servir de documents de terrain. Pour Mers du Sud, on a effectué une sélection plus vaste et plus attentive de ses meilleures images, reproduites ici en procédé duotone et en grand format. Les images de Bernatzik, toujours riches en informations, sont aussi les témoignages de " splendides cultures indigènes... dont l'effondrement fut inévitable à partir du moment où la civilisation y fit irruption. " Mais les images reproduites dans cet ouvrage méritent surtout d'être appréciées pour leur grande valeur esthétique et la force avec laquelle elles savent redonner vie à l'esprit des êtres dont elles offrent le portrait. Ces photographies, pleines de mouvement et de vitalité, retracent de fascinants épisodes, comme une chasse à la tortue sur les récifs des Iles Salomon ou cette mise à la mer d'un oroum, le double canoë des Papous. Les ballets des frégates (aigles de mer) et des requins (Iles Salomon) ne sont que deux exemples parmi tant d'autres des cérémonies et des danses présentés dans ces pages. Le contexte naturel et un environnement façonné par la main de l'homme, tels que les extraordinaires villages fortifiés de Nouvelle-Guinée (perchés sur la cime des arbres ou sur de grands poteaux, à des fins défensives), y ont également leur place. La vie de tous les jours et les habitudes propres à chaque groupe (comme ces femmes qui portent des poids dans des filets suspendus autour de la tête, à Buyay, en Nouvelle-Guinée) resurgissent à travers ces clichés. Enfin, une série de portraits époustouflants nous donne une idée des splendides ornements que portaient les peuples des mers du Sud.