Mentir. Bienfaits Et Mefaits

Le fait de mentir, propre à l'homme, est aussi universel que la parole. Qui ne ment jamais? Le mensonge est cependant marqué d'une note morale de désapprobation, qui entrave la réflexion. Ses bienfaits et ses méfaits n'auront donc ici nulle référence morale. Si tout mensonge répond à un embarras et implique un enjeu, ce phénomène est pourtant loin d'être univoque: il existe des mensonges mais non un Mensonge. A partir de là, un essai de compréhension est possible, si vaste que soit le sujet. L'ouvrage n'a pas de projet philosophique, lequel n'exigerait rien de moins qu'une théorie de la vérité. Il s'agit plutôt de réflexions sur la place, la signification et la fonction du mensonge dans l'équilibre individuel et social, en tenant compte de cette évidence: mentir suppose de la part du menteur qu'il se soucie constamment de la vérité. Le mensonge en politique, dans les religions et dans l'administration de la justice n'est volontairement qu'à peine évoqué: il expose trop au simple constat. En revanche sont examinés le mensonge dans les médias et la publicité, le mensonge en famille, en médecine, en psychothérapie, celui qui règne dans le champ de l'extraordinaire et du paranormal. Sont aussi passés en revue des variétés de mensonges, et des types de menteurs, du mythomane à l'espion. Enfin, aux frontières du sujet, le monde de l'imaginaire et de la fiction, la problématique de la mémoire sont abordés avec prudence. Bienfaits et méfaits apparaissent inégalement répartis selon les cas, mais sur un plan général, le mensonge ne peut-il pas être considéré comme notre principal quoiqu'indirect moyen de situer approximativement la vérité? C'est la question qui est posée ici.