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Maximilian Volochine (1877-1932) est surtout connu comme poète, mais il fut aussi un critique d'art judicieux et un peintre d'une grande originalité. Dans ces trois domaines, il a laissé une oeuvre considérable, injustement sous-estimée de son vivant, de l'avis d'Alexandre Benois qui prédisait à ce talent trop vite oublié une redécouverte triomphale cinquante ans après sa mort. La personnalité exceptionnelle de l'homme, il est vrai, a longtemps occulté l'importance du créateur qui a côtoyé entre 1901 et 1916 la fine fleur des arts et des lettres russes et françaises.
Le porte-parole du Monde de l'Art avait vu juste : un demi-siècle après sa disparition, Volochine est devenu l'un des écrivains fétiches de la perestroïka, de la sortie du totalitarisme communiste qu'il avait décrite, visionnaire, dès février 1917. Par l'universalisme de sa culture et l'éclectisme de ses goûts, il est l'un des plus purs produits de l' Age d'argent, par l'expérience de la Grande Guerre et de la Révolution, il est le témoin privilégié, l'analyste et le dénonciateur des idéologies totalitaires et du matérialisme étouffant du XXème siècle ; par sa mise en garde contre la perte de maîtrise du progrès technique, par sa quête de spiritualité, par son appel à la réconciliation entre l'Orient et l'Occident, il annonce les enjeux de notre XXIème siècle.