La Fortune des Rougon est le premier roman de la série des Rougon-Macquart. L’auteur y présente la naissance de cette double lignée, les Rougon et les Macquart, ainsi que son dessein : raconter « l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire ». L’auteur, que l’on peut voir apparaître un peu sous les traits du très discret Pascal Rougon, médecin et passionné d’hérédité, plante le décor dans son histoire dans la petite ville de Plassans, au lendemain du coup d’État d’où va naitre le Second Empire. L’Histoire tient un rôle majeur dans son roman.
Elle achève la division entre les deux lignées, légitime et bâtarde, d’Adélaïde dite Tante Dide. Les Rougon, Pierre et sa femme Félicité, comptent sur les bouleversements politiques pour conquérir le pouvoir et l’argent. De son côté Antoine Macquart, demi-frère de Pierre, est un virulent républicain opposé à la famille Rougon. Outre la grande Histoire, et les demi-frères ennemis, les personnages principaux de ce roman sont Silvère, petit-fils élevé par Tante Dide, et son amie Miette. Leurs tendres histoires d’amours, chastes jusqu’au dernier moment, donne un second rythme au roman.
J’avais un peu peur avant de me remettre à la lecture d’Emile Zola. J’ai lu deux fois L’Assommoir et il est l’un de mes romans préférés. J’avais déjà lu et étudié La Fortune des Rougon, mais quitte à se lancer dans la grande saga des Rougon-Macquart, autant commencer par le début ! Mes inquiétudes ont très vite été dissipées. L’écriture de Zola reste moderne, sa plume est cruelle, cynique, drôle par moment. Il y a dans certains caractères, certaines attitudes décrits dans ce roman beaucoup de modernité ou plutôt d’intemporalité. J’ai hâte de lire la suite !
Satire sociétale de la seconde moitié du 19e siècle.
J’ai découvert la saga familiale des Rougon-Macquart lorsque j’étais adolescente. Aujourd’hui à la retraite, j’ai souhaité relire les 20 volumes que regroupe ce chef d’œuvre de la littérature. Mes impressions de lectrice ont évolué avec la maturité d’esprit de l’âge adulte et ne font que renforcer mon intérêt à poursuivre la lecture de cette fresque sociétale de la moitié du 19e siècle. L’intrigue de ce premier volume se déroule dans la commune fictive de Plassans, inspirée de la ville d’Aix en Provence où a grandi Emile Zola. J’ai beaucoup apprécié les traits de plume caustiques avec lesquels l’auteur caricature les portraits des personnages principaux du roman. Il croque ainsi, avec beaucoup de talent, la cupidité, la duplicité et la rouerie de Pierre et de Félicité Rougon, ce couple d’arrivistes, prêts à toutes les infamies pour parvenir à asseoir leur notoriété et leur richesse dans leur commune. Par opposition, il narre avec douceur et tendresse, la rencontre de deux enfants, Silvère et Miette, réunis par l’amour, la naïveté et la joie de vivre mais dont le funeste destin plongera le lecteur dans la tristesse à la fin du roman. Des personnalités variées, aux caractères bien trempés, plantent le décor de cette épopée familiale suscitant l’envie de connaître la suite de leurs aventures.