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La première modernité se distingue par un double processus : l'extension du champ des plaisirs et la régulation accrue des mœurs. La révolution de l'image, la valorisation de la beauté, l'essor des fêtes de masse et des jeux de société accompagnent l'épanouissement des cours princières et l'apogée des cultures urbaines. Mais dans le même temps, l'inquiétude du salut individuel et le désir d'ordre et de sécurité nourrissent la suspicion à l'égard du plaisir et des multiples voies qui y conduisent.
L'époque est donc favorable à l'examen des relations dialectiques qu'entretiennent par nature le plaisir et la transgression. Les domaines français et hispaniques ont vocation d'être confrontés, en raison de leur proximité culturelle et de leurs évolutions. Le Siècle d'Or espagnol et le Grand Siècle français sont l'expression de sociétés dans lesquelles les systèmes de valeurs ont cristallisé pour donner d'eux-mêmes une image lisse et harmonieuse.
Outre que cette image possède sa part d'ombre, le processus qui a conduit à cette cristallisation suppose des débats et des choix de société, un raidissement des instances de pouvoir et la mise au pas des déviances et des contestations. Colloque international organisé à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, les 12 et 13 mai 2005 par le groupe de recherche Identités et Territoires des Elites Méridionales (ITEM) Actes réunis et présentés par Maurice Daumas avec le soutien de la Région Aquitaine, du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques.
