Le chevalier de Saint-Georges, le fils de Noémie

Le chevalier de Saint-Georges (1745-1799) est "peut-être de tous les hommes celui qui est né avec le plus de talents différents et le mérite peu commun d'une grande modestie", a dit de lui le marquis Jean Benjamin de La Borde. Son itinéraire tient du conte de fées. Né à La Guadeloupe, il est le fruit des amours de Nanon, une esclave africaine née sur l'île, et de Georges de Bologne Saint- Georges, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, propriétaire de plantations.
L'enfant arrive en France avec ses parents à l'âge de huit ans et reçoit une éducation de jeune aristocrate. Bien vite, il éblouit ses maîtres par sa facilité et sa soif d'apprendre. Mis en pension chez un maître d'armes, Saint-Georges devient un incomparable escrimeur en un temps où les aristocrates forment le corps social de "la noblesse d'épée" et où le duel demeure une funeste institution. Mais avant toute chose, c'est un violoniste virtuose, un chef d'orchestre et un compositeur talentueux.
Certains musicologues affirment que le divin Wolfgang Amadeus Mozart a été influencé par le non moins divin Saint-Georges, son aîné de onze ans, les accents musicaux de ces deux compositeurs ayant parfois des sonorités proches. Personnage charismatique, c'est l'une des personnalités adulées des nobles et des princes... avant de commander un régiment d'hommes de couleur dans les armées de La Révolution lors de l'invasion prussienne...
Notice biographique historique sur le chevalier de Saint-Georges en préambule.