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La peinture d'Isabelle Vialle creuse jusque dans le coeur des êtres pour y déterrer ce que le temps y a soigneusement enfoui, cherche à retrouver le chemin d'une mémoire perdue... Pour reprendre le titre de l'un de ses tableaux, son oeuvre est un peu celle des dommages collatéraux, de ce qui n'aurait pas dû advenir mais qui, par ricochet assassin, a tout anéanti, pulvérisant des vies, de l'intérieur.
C'est une peinture qui décrit au fond le résultat de l'effrayant mécanisme qui gouverne le monde. Au moment où nous entrons dans la toile, le mal est déjà fait, Isabelle Vialle nous en montre les conséquences, la trame grise du destin. Il n'en demeure pas moins que la beauté plastique de cette horreur rentrée saute aux yeux. Le ténébreux n'est pas le moins fascinant, et derrière les plus grandes tragédies se cachent souvent des grandeurs d'âme dont le souvenir permet aux survivants des siècles suivants de nourrir l'espoir nécessaire à toute reconstruction.
Et Enée portant Anchise, son père, s'en va créer loin de Troie, loin de la guerre, les bases d'une nouvelle civilisation. (Ludovic Duhamel, Directeur de la revue Miroir de l'art)