Lorsque mon article sur Cherchez la femme d’Alice Ferney est paru, beaucoup m’ont conseillé la lecture de La conversation amoureuse. Récemment, Livraddict en proposait une nouvelle édition Babel ( Actes Sud) superbe à la couverture en velours gris en partenariat de lecture. Je ne pouvais pas rater cette belle occasion.
Qu’est-ce que l’Amour ? Vaste question. Peut-on encore aimer après plusieurs années de couple ou le sentiment se délite-t-il? Peut-on toujours aimer ce que l’on a au quotidien ou aime-t-on davantage l’inaccessible ?
Huit couples, connaissances communes d’un
club de tennis, nous montrent les différentes variations de la vie à deux. Divorces, femmes oisives, femmes stériles, maris volages, célibataire meurtrie ou couple aimant. Mais c’est essentiellement la rencontre de Gilles marié avec Blanche, en instance de divorce et de Pauline mariée avec Marc qui va créer cette conversation amoureuse.
Pauline est heureuse dans son couple, son mari est tendre et compréhensif. Elle l’aime mais elle ne peut résister à la "voix d’alcôve" de Gilles et surtout au plaisir d’être admirée. Enceinte de quatre mois, elle a peut-être besoin de se sentir encore une femme désirée.
Observation, réserve, séduction, doute, tout le charme d’une première rencontre parfaitement restituée par l’auteur.
En "tragédienne qui se fait des mondes", la belle et jeune Pauline tombe amoureuse de Gilles ou plutôt de ce regard qu’il porte sur elle. Elle s’accroche à cet amour désespéré ou plutôt cette amitié amoureuse. Aimer jusqu’au renoncement, aimer comme on aime un enfant qu’on accepte de voir partir.
Peu d’actions mais énormément de pensées, de mots échangés ou tus, de complicités ou duplicités notamment entre les femmes des différents couples.
Le style d’Alice Ferney est superbe, suscitant la volupté et la sensualité mais sa façon de disséquer les sentiments ne plaira pas à tout le monde.
" Bien sûr rien d’autre ne se produit ce jour-là, que cette capture silencieuse d’un homme dans une femme et d’une femme dans un regard. Il n’advint rien, que ce silence plein de choses sues, d’évidences indéfiniment jouées, ce langage d’éclairs, d’eau et de lumière que parlent les yeux, le sabir du désir qui n’a de mystère que celui des choses tues, un faux mystère, puisque nous n’avons pas besoin de mots pour reconnaître une attraction."
C’est une très belle réflexion sur le couple, l’amour et le désir qui me laisse tout de même sur une impression de désenchantement. Il n’y a pas d’amour heureux.
" La cohabitation dans un espace clos d’un homme et d’une femme relève du miracle."
" L’horloge des femmes et celle des hommes dans l’amour n’ont pas les mêmes aiguilles."
Une remarque de l’auteur sur le roman de Tolstoï, Anna Karénine ( " Croyez vous que Vronski aimait Anna Karénine?") me rappelle que je m’étais promis de lire ce roman après avoir vu l’excellent film de Joe Wright. Une autre belle réflexion sur l’amour.
Qu’est-ce que l’Amour?
Lorsque mon article sur Cherchez la femme d’Alice Ferney est paru, beaucoup m’ont conseillé la lecture de La conversation amoureuse. Récemment, Livraddict en proposait une nouvelle édition Babel ( Actes Sud) superbe à la couverture en velours gris en partenariat de lecture. Je ne pouvais pas rater cette belle occasion.
Qu’est-ce que l’Amour ? Vaste question. Peut-on encore aimer après plusieurs années de couple ou le sentiment se délite-t-il? Peut-on toujours aimer ce que l’on a au quotidien ou aime-t-on davantage l’inaccessible ?
Huit couples, connaissances communes d’un club de tennis, nous montrent les différentes variations de la vie à deux. Divorces, femmes oisives, femmes stériles, maris volages, célibataire meurtrie ou couple aimant. Mais c’est essentiellement la rencontre de Gilles marié avec Blanche, en instance de divorce et de Pauline mariée avec Marc qui va créer cette conversation amoureuse.
Pauline est heureuse dans son couple, son mari est tendre et compréhensif. Elle l’aime mais elle ne peut résister à la "voix d’alcôve" de Gilles et surtout au plaisir d’être admirée. Enceinte de quatre mois, elle a peut-être besoin de se sentir encore une femme désirée.
Observation, réserve, séduction, doute, tout le charme d’une première rencontre parfaitement restituée par l’auteur.
En "tragédienne qui se fait des mondes", la belle et jeune Pauline tombe amoureuse de Gilles ou plutôt de ce regard qu’il porte sur elle. Elle s’accroche à cet amour désespéré ou plutôt cette amitié amoureuse. Aimer jusqu’au renoncement, aimer comme on aime un enfant qu’on accepte de voir partir.
Peu d’actions mais énormément de pensées, de mots échangés ou tus, de complicités ou duplicités notamment entre les femmes des différents couples.
Le style d’Alice Ferney est superbe, suscitant la volupté et la sensualité mais sa façon de disséquer les sentiments ne plaira pas à tout le monde.
" Bien sûr rien d’autre ne se produit ce jour-là, que cette capture silencieuse d’un homme dans une femme et d’une femme dans un regard. Il n’advint rien, que ce silence plein de choses sues, d’évidences indéfiniment jouées, ce langage d’éclairs, d’eau et de lumière que parlent les yeux, le sabir du désir qui n’a de mystère que celui des choses tues, un faux mystère, puisque nous n’avons pas besoin de mots pour reconnaître une attraction."
C’est une très belle réflexion sur le couple, l’amour et le désir qui me laisse tout de même sur une impression de désenchantement. Il n’y a pas d’amour heureux.
" La cohabitation dans un espace clos d’un homme et d’une femme relève du miracle."
" L’horloge des femmes et celle des hommes dans l’amour n’ont pas les mêmes aiguilles."
Une remarque de l’auteur sur le roman de Tolstoï, Anna Karénine ( " Croyez vous que Vronski aimait Anna Karénine?") me rappelle que je m’étais promis de lire ce roman après avoir vu l’excellent film de Joe Wright. Une autre belle réflexion sur l’amour.