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"Un matin, un mot m'a manqué. C'est ainsi que tout a commencé. Un mot. Mais lequel, je ne sais pas". Un homme se réveille, convaincu d'avoir égaré un mot dans son sommeil, incapable de se le rappeler. Une idée s'insinue dans son esprit et prend bientôt l'allure d'une obsession : son langage se défait, sa vie se vide à mesure que les souvenirs se détachent de lui. Un homme - peut-être le même, peut-être un autre - observe l'océan depuis sa fenêtre.
Une brume perpétuelle recouvre l'horizon, au loin il s'imagine distinguer une forme qui lui fait signe et qui l'appelle. L'histoire se dédouble - à moins qu'il ne s'agisse de deux histoires différentes dont demeure mystérieux le lien qui les unit. Tandis que les mots et la mémoire s'abîment dans un même précipice, l'univers recouvre amoureusement l'apparence splendide indispensable pour chacun au recommencement de l'existence.
Dans la veine de ses deux précédents romans, Le chat de Schrödinger et Crue, mais en restant fidèle à l'expérience qu'il a posée au principe de tous ses livres depuis L'enfant éternel et Sarinagara, Philippe Forest propose au lecteur une fable insolite, qui enseigne, comme l'a écrit un poète, que la nuit recèle en son sein le plaisir et l'oubli, qui sont les deux seuls secrets du bonheur.
Une belle méditation sur la mémoire
L'auteur de "l'enfant éternel" et du "nouvel amour" nous offre un texte singulier. Un homme isolé dans sa chambre face à l'océan se livre à une exploration intérieure, à la recherche d'un mot perdu. Méditation sur la mémoire, la puissance du rêve et du langage dans une époque qui voit un certain appauvrissement de ce dernier. On retrouve avec bonheur le talent et la finesse de Philippe Forest pour parler de l'intime.