Quel fascinant roman que ce “Kabukicho” qui se fraie un chemin entre le roman de moeurs et le thriller tout en réussissant une immersion complète au coeur du quartier chaud de Tokyo… Kabukicho c’est un peu Pigalle puissance dix à la mode nippone, des rues zébrées de néons, et des clubs noyés de mauvais alcool et de sexe tarifé. A la fois théâtre de la séduction et lieu de déshérence, ce quartier clignote et fait tourner la tête comme un manège qui ne s’arrêterait jamais. Alcool, sexe, drogue, tout n’est pas factice à Kabukicho, les mafias sont omniprésentes
et chaque échange a son prix.
C’est dans ce quartier passablement interlope que vient échouer Marie une jeune française qui rêvait du Japon depuis des années. Dans un pub de Kabokicho elle va rencontrer Kate Sanders qui est l’une des hôtesses phare du Club Gaïa, le seul où l’on peut être hôtesse sans être obligé de passer à l’acte avec les clients. Cette dernière propose à Marie de s’essayer à cette activité qu’elle lui présente comme amusante et lucrative. Elle va l’a présenter à sa mama-san, la patronne du Club et la jeune française sera embauchée Les deux femmes vont développer une amitié profonde . Elles habiteront même ensemble. Marie a cependant un rêve caché très loin de son activité d’hôtesse, elle nourrit le désir de devenir écrivain. Mais pour elle les choses ne vont pas exactement se dérouler selon ses plans car un soir elle ne vient pas travailler. Rapidement des indices laissent penser qu’elle a été enlevée. Commence alors une enquête sous la direction du capitaine Yamada qui appartient au commissariat de l’arrondissement de Sinjuku. L’action ne va pas tarder à s’accélérer avec ses fausses pistes et ses surprises. La complexité de l’enquête égare autant les policiers que le lecteur, pour son plus grand bonheur.
Dominique Sylvain a vécu dix ans dans l’archipel nippon et sa connaissance de ce pays contribue à éloigner son roman d’un exotisme de mauvais aloi. Cette quête de la vérité et de l’identité pleine de chausses- trappes nous immerge dans une société où les masques tombent pour révéler d’autres masques. L’écrivain nous offre une peinture très réaliste d’un monde pleine de rabatteurs, de portiers, de putes, de gigolos, de salarymen, d’hôte et d’hôtesse, de mamas-san et de boss yakuzas, de serveurs de restaurants, de gardiens et de videurs, de salariés des magasins ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre et des loves hôtels. Les descriptions sont savoureuses et les situations souvent surprenantes. Oui “Kabukicho” est un roman fascinant qui nous tient en haleine jusqu’au dernier idéogramme…
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
Certes moins pénible que d'être enterrée vivante...
Beaucoup trop de ''giclée d'acide qui fait crépiter le cortex'' d'un des protagonistes. C'est alambiqué, avec des formules forcées, des effets de styles pénibles, il vaut mieux lire '' Dévorer les ténèbres. Enquête sur la disparue de Tokyo '' de Richard Lloyd Parry, une enquête sur le fait divers que Dominique Sylvain a vampirisé.